Doha jette l’opprobre sur les politiques français

Le livre « Nos très chers émirs » de Christian Chesnot et Georges Malbrunot n’a pas fini de faire des dégâts, sa parution à la veille des élections en France n’est pas anodin. Mais qui sont ces « officiels qatariens » pyromanes dont parlent les auteurs du livre qui font croire qu’ils jouent aux pompiers ?

 

Qui sème le vent, récolte la tempête

Les oreilles de l’ancien ambassadeur du Qatar en France Mohammed Al Kuwari ont dû siffler depuis la parution du livre de Christian Chesnot et Georges Malbrunot « Nos très chers émirs ». Les chapitres 1 et 9 parlent du Qatar le reste pour l’essentiel de l’Arabie saoudite et un peu des Emirats Arabes Unis et du Koweit.

Dans le chapitre 1 de ce livre, les auteurs qui ont enquêté, nous rapportent les turpitudes de certains hommes politiques français. D’aucuns ont été tentés par des cadeaux de valeur, alors que d’autres essayaient de « taxer » l’ambassade du Qatar en France. Il faut dire qu’Al Kuwari aurait créé une situation ingérable d’après l’ambassade du Qatar en France, «Il a surtout donné de très mauvaises habitudes aux hommes politiques en les arrosant.» «Dans quelle m… il a mis le Qatar, peste un habitué des lieux. On subit toujours ses errements…»

A plusieurs reprises les auteurs citent leurs sources «  Comme l’explique un officiel à Doha… » Parfois c’est l’ambassade actuelle du Qatar qui aurait donné les informations.

On reste pantois, Doha donne des informations à deux journalistes de talent qui vont les publier ? Et que dire d’un ambassadeur qatarien ou son entourage qui critiquent publiquement un autre ambassadeur qatarien ? Mais qui sont ces « officiels qatariens » pyromanes dont parlent les auteurs du livre qui font croire qu’ils jouent aux pompiers ?

Par cette attitude Doha jette l’opprobre sur les politiques français en se servant des journalistes enquêteurs. A la veille des élections présidentielles et législatives tout cela n’est pas anodin. Le coupable désigné dans cette histoire est Al Kuwari, mais pourtant à Doha on a accepté de payer les sommes et on a tenu une comptabilité officieuse de tout cela.

Sans être un esprit tortueux, on peut aisément imaginer que Meeshal al Thani qui a remplacé Al Kuwari à l’ambassade du Qatar en France, fasse son opération « mani pulite » en cessant simplement de payer, comme apparemment il a fait. Pourquoi nourrir une polémique, sauf à imaginer que Doha avait des comptes à régler avec la classe politique française ?

Chacun se rappelle cette expression « Qui sème le vent, récolte la tempête ». Ceci n’est pas un acte isolé, il y a quelques semaines le dirigeant de Qatar Airways s’en prenait publiquement au constructeur Airbus en tenant des propos indigne d’un responsable de ce niveau.

Le Qatar s’étonne que son image en France ne soit pas bonne ! Mais qui peut croire qu’elle va s’améliorer suite à ces évènements médiatiques.