Une Europe sans imagination est condamnée, 7 juillet 2015

Ce matin l’Europe n’entend plus le reste du monde, elle est concentrée sur son avenir. Ce que nous voyons ces jours-ci, grâce au coup de pied grec dans la fourmilière européenne, est riche d’enseignements. C’est bien au pied du mur qu’on voit le maçon, cela vaut pour les dirigeants européens mais aussi pour Alexis Tsipras.

 

Quoi qu’il arrive, il restera des traces de cet épisode dans la vie européenne

 

Il y aura sans doute un avant et un après 7 juillet 2015. L’Europe montre un spectacle qui laissera des traces pour longtemps dans la mémoire des européens. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, aura eu le mérite de nous montrer une image de nos dirigeants qui en dit long sur la vision qu’ils ont de l’Europe. Sur les plateaux des chaines d’infos en continu hier 6 juillet 2015, des hommes et des femmes, journalistes et experts ont exprimé leur vision de l’avenir de l’Europe avec ou sans la Grèce. Il y a longtemps que je n’avais ressenti autant de hargne au fond de moi en écoutant ces individus qui croient savoir et interpréter ce qu’il se passe. La suffisance de quelques-uns pour déclarer que la Grèce n’avait plus rien à faire en Europe montrait bien par qui ils avaient été envoyés sur les plateaux de télévision. Les journalistes ont eu fort à faire devant tant de mépris pour leur réflexion, essayant de dire désespérément que nous vivions un moment historique, certains de ces experts qualifiant ces propos de « franchouillards ».

La droite française qui ne gère pas le pays s’est empressée de faire la leçon à Hollande. Juppé pour qui j’avais quelques sympathies a perdu hier mon estime, tant il a été « petit » dans sa vision, ce qui fait dire à certains qu’il n’a pas perdu de son arrogance et suffisance. Marine Le Pen se frotte les mains de voir l’Europe « si égarée » devant un petit problème à résoudre. Quant aux socialistes français et européens ils n’accepteront jamais qu’un Tsipras issu de la mouvance extrême gauche leur fasse la leçon, montrant leur incapacité à peser en Europe. Les propos de Martin Schulz le social-démocrate allemand contre Alexis Tsipras montrent la peur que les socialistes ont des « mouvements » qu’ils ne contrôlent pas comme Syriza  ou Podemos.

Le gouvernement français a fait bloc et fait silence pour laisser manœuvrer Hollande qui recevait à diner Merkel. Le seul à « ramener sa fraise » a été Emmanuel Macron disant « le Front National est une forme de Syriza à la française, d’extrême droite ». Ah, si les hommes politiques apprenaient à respecter les autres… et à la fermer quand ils n’ont rien à dire.

Alors, que sortira- t-il du sommet européen de ce jour ? La sortie de la Grèce de la zone « euro » où l’amorce pour Tsipras d’une soumission aux financiers et technocrates allemands qui dirigent l’Europe de « main de maître  et souvent sans imagination » Rapportons ici un proverbe attribué au grec Diogène Laërce « Le vrai n’est pas plus sûr que le probable. »

Au milieu de tout ce bruit et ces silences, il manque un élément clé pour qu’Alexis Tsipras soit crédible. Il faudra qu’il explique quand et comment il va faire pour rétablir un ordre économique dans un pays comme la Grèce.