Qatar toujours en marche avant ou sur le déclin ?

Vous me direz que faire le bilan des deux années de gestion de l’émir Tamim n’est pas suffisant pour voir où il conduit le Qatar. Pourtant, si on est attentif au quotidien de ce pays, des bouleversements profonds sont en cours. L’émir Tamim aura-t-il l’étoffe d’un grand capitaine comme son père ? Je vous invite à me suivre, enfin, à suivre le paquebot Qatar dans ses récentes aventures.

Quand les saoudiens et les USA pèsent sur la destinée du Qatar

L’émir Hamad, père de Tamim avait compris qu’il fallait une énorme ambition pour sortir, ce petit bout de désert de la péninsule arabique, du néant sidéral où il végétait. Il faut dire que le père de l’émir Hamad, grand-père de Tamim faisait le minimum syndical pour un pays qui comptait en 1995 environ 500 000 habitants dont 160 000 qatariens.

1995, année ou Hamad renverse son père et devient émir et en 18 ans il fait du Qatar un pays connu sur toute la planète. Il a autour de lui une femme exceptionnelle Scheikha Moza, sa deuxième épouse, celle-ci a une idée toutes les 3 minutes et souvent bonnes, mais il fallait de l’argent pour les mettre en œuvre. Le pétrole et puis le gaz en profusion vont leur donner les moyens de partir à la conquête de la planète. Au quotidien, le gouvernement dirigé d’une main de maître par un premier ministre, HBJ, complice de la première heure d’Hamad, permet d’avoir une raisonnable tranquillité interne Sans doute ce trio est allé bien plus loin qu’il ne devait et profitant d’une absence de l’Arabie saoudite sur la scène internationale, est devenu agitateur d’idées et accompagnateur des Printemps arabes et soutien inconditionnel de la Confrérie des frères musulmans. Ont-ils fait peur aux USA et surtout à l’Arabie saoudite par leurs excès ? Le retour naturel de l’Arabie saoudite aux affaires internationales à mis fin, provisoirement, au Qatar qui se prenait pour « l’animateur » du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord.

Les saoudiens ont demandé à Obama la tête de l’émir Hamad et ont autorisé son fils le Prince héritier à lui succéder. Le 25 juin 2013, l’émir Tamim devient le 8e émir du Qatar et son père Hamad un vénérable retraité.

Le sport remplacera-t-il l’interventionnisme du Qatar ?

En France Tamim al-Thani est surtout connu pour être le possesseur du PSG via sa société QSI. Très tôt Tamim a compris que le sport pouvait être aussi puissant que l’interventionnisme de son père et qu’il pouvait viser bien au-delà du Moyen Orient. La politique étrangère du Qatar réduite d’une manière importante à cause des saoudiens, le nouvel émir doit rebondir en attendant que l’Arabie saoudite se casse les dents sur le chaudron bouillonnant alimenté par al Qaeda et Desch, échappés à leurs créateurs qui aujourd’hui les combattent.

Que peut-on retenir des deux ans de Tami al-Thani qui nous permettent d’imaginer un futur pour lui et son pays ?

A suivre…