Le Qatar un coupable idéal

La lutte d’influence des grandes puissances internationales et des acteurs régionaux au Moyen Orient, ne peut pas se focaliser uniquement sur le Qatar. Petit émirat richissime, le Qatar pourrait bien devenir un enjeu pour les prochaines élections nationales en France, à moins que la baudruche de la « bêtise » ne se dégonfle d’ici là, si on prend en main sérieusement le problème.

 

On veut faire prendre des vessies pour des lanternes aux français

La France, l’Angleterre, les USA et bien d’autres pays ont pesé chacun à son époque et encore aujourd’hui sur les territoires du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Cette lutte d’influence sans fin, durera tant que les hommes existeront et s’est étendue bien au-delà de ces territoires. Petit émirat richissime, le Qatar pourrait bien devenir un enjeu pour les prochaines élections nationales en France, à moins que la baudruche de la « bêtise » ne se dégonfle d’ici là.

Vouloir faire du Qatar un coupable de toutes les misères du monde frôle la bêtise pour ne pas dire la « connerie ». Il faut dire que le Qatar, par sa vantardise légendaire, qu’il essaye de « soigner » ces temps derniers, (ils passent leurs temps à dire qu’ils sont les meilleurs en tout), facilite grandement la tâche aux « politiciens » de tous poils, qui souvent en manque de projets crédibles pour la France, préfèrent amener les français sur d’autres débats, essayant de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Le Qatar a d’énorme progrès à faire en matière de démocratie, droits de l’homme, droits du travail… mais il ne sera jamais la France. C’est un pays diffèrent du notre, par ses valeurs et sa culture. Un pays qui a acquis son indépendance politique en 1971 et a commencé à prospérer économiquement, il y a à peine une vingtaine d’années avec l’arrivée de l’émir Hamad al Thani. Son plus grand défaut a été de vouloir s’immiscer, profitant d’un moment de faiblesse de l’Arabie saoudite, dans la politique des pays du Moyen Orient et du Nord Afrique. L’Arabie saoudite reprenant son rôle naturel de leadership, le Qatar revient peu à peu à son influence réelle, celle d’un émirat riche, mais compte tenu de sa jeune existence et d’une petite population, destiné à jouer avant tout un rôle de médiateur.

Le Qatar représente-t-il un danger pour la France ?

Nous avons à plusieurs reprises abordé ce sujet dans nos articles. La France et le Qatar ont des intérêts communs en matière économique et en politique étrangère. Les investissements qatariens en France dont on nous rabat les oreilles ne représentent quasiment rien en comparaison d’autres pays comme les USA. Des problèmes en cours, comme quelques fois le mauvais traitement de nos ressortissants lorsqu’’ils sont au Qatar, l’affaire Marongiu et son emprisonnement inadmissible étant sans doute l’exemple le plus pitoyable, n’ont que trop duré. Il faut renforcer les échanges culturels et économiques équilibrés pour les deux pays.

L’ambassade du Qatar en France doit prendre une initiative et « jouer » un rôle beaucoup plus important qu’actuellement, elle est aujourd’hui trop en retrait dans ces échanges entre les deux pays subissant sans doute les excès de langages qui font du Qatar un coupable idéal de toutes les misères du monde.

La création d’une commission de travail au sein de l’ambassade du Qatar en France pour rapprocher les deux pays, composée d’une trentaine de personnes par moitié français et qatariens, sans aucune présence politique ni de personnalité trop en vue, permettrait par une communication « intelligente », d’apaiser nos relations et de ne pas laisser dériver ce qui s’est mis en route, faire des relations avec le Qatar, un enjeu pour les prochaines élections nationales en France.