Les pouvoirs exorbitants des employeurs au Qatar

Il suffit à un employeur de déclarer un employé responsable d’un incident, d’une violation quelconque, d’une somme due, ou autre, pour s’autoriser à le sanctionner. Témoignage d’un expatrié au Qatar.

Des pouvoirs ressentis comme une humiliation, bien souvent

Etre travailleur dans l’émirat signifie accepter les éventuels dictats infligés par son employeur qui la plupart du temps n’est pas Qatari, mais tire largement bénéfice du laxisme ambiant.

Les travailleurs sont enjoints à violer la loi du travail par certaines sociétés, acteurs majeurs et/ou sous-traitants.

L’absence partielle d’application de la législation permet à de nombreux intermédiaires de s’enrichir dans la chaîne qui utilise les employés, sans fournir aucun service. Ce procédé ne se limite pas au monde du travail.

Quantité d’agences sont seulement des intermédiaires de facilité qui mettent des employés à la disposition de clients en se servant au passage.

Deux types de  contrats de travail peuvent être proposés :

Le contrat légal en trois exemplaires en arabe avec traduction éventuelle, approuvés par le gouvernement, l’un pour l’administration, les deux autres pour l’employeur et le salarié. Il est généralement présenté, non pas comme un contrat, mais comme une formalité administrative nécessaire. Il arrive que les termes du document soient cachés à celui ou celle à qui l’on demande de signer en aveugle.

L’employeur peut ensuite faire signer à l’employé un document rédigé en une seule langue et lui signifier que c’est le seul contrat applicable. C’est en réalité un système de travail dont les règles sont fixées par l’employeur. La majorité des travailleurs ont à le subir, toutes nationalités confondues d’aucuns le ressentent comme une humiliation

Il suffit à un employeur (ou à une tierce partie) de déclarer un employé responsable d’un incident, d’une violation quelconque, d’une somme due, ou autre, pour s’autoriser à le sanctionner.

Certains travailleurs n’ont ni contrat ni documents d’identité et/ou ne sont pas déclarés. Ils ne peuvent se déplacer qu’entre l’endroit où ils sont logés et leur lieu de travail. Les hébergements peuvent être de bonne qualité pour les employés permanents de grandes entreprises et certains cadres, pour d’autres ils peuvent être insalubres à tendance carcérale. A certains, on impose un couvre-feu à partir de 22h00…

Témoignage d’un expatrié au Qatar.