Le Qatar paie sa vantardise et son manque de transparence

Quand on annonce que l’on consacre 200 milliards de dollars pour la Coupe du monde 2022, alors que l’essentiel va pour les infrastructures, faut-il s’étonner que certains medias comptabilisent tous les décès des travailleurs expatriés survenus au Qatar ? Lorsqu’aucune statistique officielle n’est publiée sur le détail des accidents du travail faut-il s’étonner d’un amalgame?

 

Le Qatar s’énerve contre un article du Washington post

La tension monte au Qatar, après le dépôt de plainte contre le numéro 2 du FN en France, voilà que ce pays s’en prend au média « The Washington Post » pour un article « The human toll of FIFA’s corruption ». Cet article évoque le nombre de morts de migrants sur une période allant de 2010 à 2022 que certains estiment à environ 4 000. Il est certain que cela est une prévision mis en avant notamment par la Confédération Syndicale Internationale qui touche non seulement la construction des stades mais l’ensemble de l’activité exercée au Qatar dans les secteurs du bâtiment et travaux publics et autres secteurs annexes. Quand on annonce que l’on consacre 200 milliards de dollars pour la Coupe du monde 2022, alors que l’essentiel va pour les infrastructures, faut-il s’étonner que certains medias comptabilisent tous les décès des travailleurs expatriés survenus au Qatar ? Si le Qatar avait fait une présentation différencié, en indiquant ce qui est réellement pour la Coupe du monde 2022 et ce qui est du ressort des infrastructures qu’il aurait de toute manière réalisées, il est probable que son argumentation de « zéro » morts pour 5 millions d’heures de travail serait plus crédible. Cette affirmation de « zéro » morts mériterait d’ailleurs un contrôle par un organisme indépendant qui pourrait notamment enquêter sur la sous-traitance utilisée et les morts d’expatriés hors de la situation de travail.

Le Qatar paie sa vantardise et son manque de transparence. Vantardise car il a voulu faire croire que c’était la Coupe la plus chère au monde, alors que l’essentiel va aux infrastructures qui vont demeurer bien au-delà de 2022 et manque de transparence car aucune statistique officielle n’est publiée sur le détail des accidents du travail.

Au lieu de perdre son sang-froid et vouloir soit par les tribunaux soit par des coups de menton, imposer ses idées, le Qatar ferait mieux d’être plus humble et faire les réformes attendues en matière de droits du travail, droits de l’homme et de transparence comme sur les accidents du travail. Mais en sera-t-il capable, alors qu’il bloque sur une information aussi simple que le nombre d’habitants qatariens ?