Egypte à la recherche de la croissance disparue

Al Sissi, le général devenu président ne pourra se maintenir au pouvoir que si la réussite économique est retrouvée. Il mise sur les entreprises plus que sur le tourisme dans l’immédiat.

 

Egypt Economic Development Conference

Pendant trois jours, du 13 au 15 mars, à Charm El-Cheikh, avec un programme très chargé, l’Egypte joue la transparence pour attirer des capitaux étrangers, afin de remettre en route une croissance en berne. Al Sissi, le général devenu président ne pourra se maintenir au pouvoir que si la réussite économique est retrouvée. C’est donc plus des financements de projets dont il parle que de simples donateurs qui viendraient combler un trou sans fond. Tout ce qui compte de politique et de spécialiste de l’économie égyptienne se relaient à la tribune pour expliquer que ce pays a un futur.

Hier, pour le premier jour les « alliés » d’Al Sissi ont fait leur job. L’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Koweït ont mis sur la table une enveloppe totale de 12 milliards de dollars pour montrer qu’ils croient dans ce pays, le plus peuplé du monde arabe et avec une jeunesse qui représente l’essentiel de la population. Une partie de cet argent servira à fluidifier les liquidités permettant au système bancaire égyptien de faire face à ses échéances.

Plus de 80 pays présents dont la France. Selon Michel Sapin conduisant la délégation française, lors d’une interview à Hélène Sallon du media « Le Monde, » « La France tient à être un partenaire majeur » de l’Egypte. » Notons aussi parmi les nombreuses présences celle du « Premier Ministre » italien Matteo Renzi (en photo).

Al Sissi tout en espérant une reprise du tourisme qui sans doutes se fera attendre compte tenu de l’insécurité qui règne dans le pays, mise sur les entreprises et ses alliés. Il est intéressant de noter le cas américain, le secrétaire d’Etat John Kerry est intervenu à la tribune au 17e rang pour apporter son soutien aux choix économiques du président égyptien, mais sans aucun apport financier et rappelant qu’en matière de démocratie l’Egypte avait du chemin à parcourir.

Nous aurons l’occasion de reparler de cette «Egypt Economic Development Conference  » notamment avec le projet d’un élargissement partiel du Canal de Suez permettant à terme de doubler les passages, de la création d’une capitale administrative ultra sécurisée, et l’attitude des pays comme la Turquie et le Qatar.