Le Centre de Doha pour la Liberté des Médias vit sans doute ces derniers jours dans la formule actuelle. Il sera bientôt un appendice de l’Etat Qatari. Le limogeage de Jan KEULEN est une mauvaise nouvelle pour la liberté de la presse et pour la démocratie au Qatar.
Jan KEULEN directeur de DCMF était sur le départ
Si au départ il a rêvé pouvoir s’exprimer Jan KEULEN ne cachait plus son envie de partir avant la fin 2013. Pourtant comme nous l’indiquions à plusieurs reprises il a mis toute son énergie pour « l’un des principaux objectifs du centre est de soutenir un journalisme professionnel et la liberté de la presse au Qatar. Le Qatar devrait être fier : pour sa focalisation locale, pour sa dimension internationale, son orientation optimiste et créative vers l’avenir, et oui, aussi pour le sentiment d’irritation qu’il peut causer.
Apparemment cet électron libre vient de tomber à son tour comme son prédécesseur Robert MENARD de Reporters Sans Frontières qui préféra démissionner avant d’être remercié.
Dans un communiqué obtenu lundi par l’AFP, le directeur administratif et financier du Centre de Doha, Saleh al-Chawi, a fait part du limogeage de Jan Keulen, sans en préciser les raisons.
Une reprise en main par le pouvoir qui ne préjuge rien ne bon
Le DCMF dérangeait les autorités Qataries et certains journaux comme Peninsula pour des raisons différentes. Ses interventions internationales étaient peu appréciées par le pouvoir Qatari qui voyait d’un mauvais œil que cet organisme s’exprime à partir de son territoire. Le vœu de Scheikha Moza d’aller vers un peu de liberté de la presse vient de partir en fumée. Quelle tristesse pour le personnel qui s’est engagé dans cette aventure.
Le pouvoir qatari acculé par de nombreux rapports internationaux essaie désespérément de contrôler l’information pour redorer un blason bien pâle. C’est le propre de tout état totalitaire qui manipule l’information niant la vérité.
C’est un signal de plus qu’au plus haut de l’état du Qatar un certain vent de panique commence à régner. Après l’emprisonnement du poète pour quelques phrases, après le report sine die des élections législatives, on tente de museler la presse. A quand la nationalisation de « Doha news » pour impertinences ? Le bouclage des réseaux sociaux est il pour demain ?
Le petit vent de liberté qui flottait sur Doha vient de tomber, le pouvoir se refugiant dans son autisme recule peu à peu vers le néant.
Peut être que tous ceux qui prédisent que c’est un état bâti sur du sable et qu’il s’effondrera comme un château de cartes ont finalement raisons ?