Doha 27 octobre 2016, le Qatar se complait dans sa suffisance

Les jours passent et les problèmes économiques demeurent, le Qatar compte sur une remontée des cours du pétrole et du gaz pour palier à ses insuffisances.

Les dirigeants qatariens manquent de courage

En haut des tours de Doha, le nombre de réunions est impressionnant et on entend partout le même discours, le pétrole et le gaz vont remonter et le Qatar pourra reprendre sa marche en avant, finalement ce n’était qu’une parenthèse.

L’alerte de la baisse des prix des hydrocarbures n’est pas encore terminée que de nombreux qatariens oublient qu’il faut transformer l’économie et le social du pays. A une économie « shootée » par le gaz s’ajoute la bêtise de la « qatarization ».

L’économie qatarienne vit avant tout de discours et d’incohérences ;  il y a quelques semaines le secteur de la santé licenciait, demain matin il va embaucher plusieurs milliers d’individus. L’essentiel des postes administratifs sont réservés aux qatariens dans le cadre de la « qatarization ». Lorsqu’on connait leur taux de productivité et l’impossibilité de les licencier on peut aisément imaginer la cacophonie administrative qui va régner dans le secteur de la santé, comme dans d’autres secteurs actuellement.

L’économie qatarienne planifie le futur à la soviétique. Regard au loin sur 2030, elle ne s’adapte pas à la réalité. On continue à construire des bureaux et des logements sans tenir compte du marché réel. On accélère la construction d’hôtels pour être prêts pour 2022 même si le taux d’occupation baisse insensiblement par des touristes qui tardent à venir.

Les jours passent et les problèmes économiques demeurent :

  • Le droit du travail et d’entrée et sortie du territoire ne va être sérieusement modifié.
  • Une garantie de paiement des salaires en cas de difficultés des entreprises n’est toujours pas annoncée.
  • A un règlement rapide des problèmes sociaux, par une procédure spéciale, on préfère un comité de conciliation bidon sans pouvoirs.
  • Les entrepreneurs étrangers ne sont toujours pas protégés au niveau économique.
  • La transformation d’une justice moyenâgeuse en justice moderne n’est pas à l’ordre du jour.
  • Les élections législatives sont passées aux oubliettes.
  • Les municipalités réclament plus de pouvoir mais ne sont pas entendues.
  • La jeunesse qatarienne souffre et se détruit au niveau santé.
  • La famille explose.
  • Les femmes se réfugient dans le célibat pour essayer d’exister.
  • L’ouverture à un statut de résident longue durée n’est toujours pas en chantier.
  • Et la liste est longue des autres problèmes à traiter…

Les solutions envisagées par le Qatar ? On compte sur une remontée des cours du pétrole et du gaz pour palier à ces insuffisances.

Les crises des hydrocarbures vont se multiplier à l’avenir, c’est pour cela qu’il faut structurellement modifier l’économique et le social du Qatar. Les dirigeants de ce pays ne peuvent pas fuir indéfiniment leurs responsabilités.