Le Qatar amorce une marche arrière

Rien n’est jamais acquis, ni au Qatar ni ailleurs, ce que l’émir Hamad à fait, son fils l’émir Tamim peut le défaire.

 Le rêve qatarien est-il terminé ?

Un moment, d’aucuns avaient imaginé que le Qatar pourrait montrer l’exemple en matière d’ouverture politique, en droit social et droits de l’homme. Mais depuis deux ans, non seulement on ne voit aucun progrès mais tout semble indiquer que le Qatar amorce une marche arrière.

Avec les « Printemps arabes, » on avait imaginé que le soutien du Qatar valait à terme une indication pour l’avenir dans ce pays. Qui peut imaginer que l’on crie à la démocratie sans l’appliquer chez soi ? A part la Tunisie, par tout ailleurs les « Printemps arabes, » se sont dégonflés comme une baudruche et il n’est plus question de liberté. Au Qatar, les élections législatives sont renvoyées aux calendes grecques et les élections au Conseil Municipal Central montrent le chemin qu’il reste à parcourir dans ce pays, puisque les élus ne le sont qu’à titre consultatif et n’ont aucun droit.

En matière de droit social, derrière les discours les plus fantaisistes, il est probable que la Kafala, qui soumet à un sponsor tout travailleur au Qatar, ne sera jamais intégralement abolie. En dernier recours quand le Ministre du Travail du Qatar aura épuisé tous les  arguments, il invoquera le refus par les autres pays du CCG de faire disparaître un système qui a pris son envol au moment de l’abolition de l’esclavage.

En matière de droits de l’homme, lorsqu’on voit la justice en vigueur au Qatar comment avoir confiance ? Et que dire des manquements à la liberté de la presse, puisque encore une équipe de télévision étrangère, BBC, vient de gouter aux plaisirs de la prison qatarienne, il y a peu c’était des journalistes allemands, comme si le Qatar avait quelque chose à cacher sur les travailleurs de bas niveau de qualification. Chacun se souvient d’un poète encore prisonnier parce qu’il avait osé s’exprimer. Avec tous ses manquements et malgré les rapports des grands organismes internationaux, qui dénoncent ce type de « justice », c’est l’immobilisme. Il sera difficile de faire pire, mais même pour les femmes qatariennes l’avenir n’est pas certain.

De plus en plus d’experts s’interrogent? Rien n’est jamais acquis ni au Qatar ni ailleurs, ce que l’émir Hamad a fait, à l’époque du rêve qatarien, son fils l’émir Tamim peut le défaire et tout porte à croire que la marche arrière est enclenchée.