Maia Sandu, présidente de la Moldavie, à Paris

Le président Emmanuel Macron a invité à Paris la nouvelle présidente de la Moldavie, Maia Sandu. Elle a rencontré notamment Jean Yves Le Drian et Richard Ferrand.

Un agenda de réforme ambitieux pour la Moldavie

C’est Jean Yves Le Drian qui résume bien la visite de la Présidente de la Moldavie en France, Maia Sandu. « La France se tient à ses côtés dans son agenda ambitieux de réformes, de développement économique, de lutte contre la corruption et de la consolidation de l’état de droit. »

C’est le président Emmanuel Macron qui a invité à Paris la nouvelle présidente de la Moldavie, Maia Sandu. Elle a rencontré notamment Jean Yves Le Drian et Richard Ferrand.

Maia Sandu a déclaré en particulier : « J’ai exprimé ma confiance en ce que les relations d’amitié entre nos pays seront marquées par une dynamique ascendante. La France soutient constamment les réformes démocratiques et économiques de la République de Moldavie et nous visons à construire un État qui protège ses citoyens, à offrir des opportunités pour l’avenir et où la démocratie et les droits de l’homme sont réels. »

Concernant la Moldavie

La république de Moldavie est localisée en Europe orientale. D’une superficie de 33 843 km2, ce pays s’étend sur 450 km du nord au sud et 200 km d’est en ouest.

Politique intérieure

Depuis 2009, la Moldavie est dirigée par des coalitions, dont l’objectif affiché est de se rapprocher de l’UE en mettant en œuvre des réformes structurelles. Des crises politiques ont affecté la stabilité du gouvernement qui a changé à de nombreuses reprises depuis 2013, à la suite de scandales de corruption.

A partir des élections législatives de novembre 2014, la majorité parlementaire est devenue contrôlée par le PDM (Parti démocrate de Moldavie), d’orientation « pro-européenne ». Des élections présidentielles ont eu lieu en novembre 2016 et ont été remportées par Igor Dodon du Parti socialiste, élu pour la première fois au suffrage universel, sur une ligne de rapprochement avec la Russie. Ce résultat a ouvert une période de cohabitation entre le pouvoir exécutif plus proche de la Russie et le pouvoir législatif de tendance pro-européenne. L’émergence d’une force défendant une forte orientation européenne, tout en faisant de la lutte contre la corruption une priorité, est venue modifier les équilibres traditionnels, au-delà des divisions géopolitiques.

Cette nouvelle division entre trois grands blocs a été entérinée par les résultats des élections législatives du 24 février, à l’issue desquelles aucun parti n’a été en mesure d’obtenir la majorité absolue. Les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement sont en cours. Le parti socialiste (PSRM) pro-russe remporte le plus grand nombre de sièges (35 sur 101), suivi par le parti démocrate (PDM), actuellement au pouvoir avec 30 sièges et du bloc pro-européen « ACUM », qui a obtenu 26 sièges.

Le pays est également marqué par la persistance d’un conflit gelé dans la région de Transnistrie, située sur la rive gauche du fleuve Dniestr et majoritairement peuplée de russophones. Cette région a tenté de faire sécession de la Moldavie en 1990 et s’est autoproclamée indépendante à la suite d’un conflit violent en 1992 sous le nom de République moldave du Dniestr. Si cette dernière se donne toutes les apparences d’un Etat constitué, elle est en réalité une zone de non-droit, non-reconnue par la communauté internationale. Les combats ont certes cessé depuis 1992 mais un bataillon de l’armée russe y stationne toujours en violation du droit international et contre la volonté des autorités moldaves.

Des négociations en vue d’un règlement du conflit se tiennent sous l’égide de l’OSCE, dans un format dit « 5+2 », à savoir les deux parties litigieuses, trois médiateurs – OSCE, Russie, Ukraine – et deux observateurs – UE et Etats-Unis. Elles ont permis d’obtenir des avancées sur certains dossiers socio-économiques contribuant par-là à rapprocher les populations des deux rives.

Au sud, la République de Moldavie est habitée par la communauté gagaouze, population turcophone orthodoxe fortement russifiée, qui bénéficie depuis 1994 d’un statut d’autonomie (Unité territoriale autonome de Gagaouzie – UTAG).

Situation économique

Petit pays aux sols fertiles, viticole et dépourvu de ressources naturelles, la Moldavie a souffert de l’effondrement de l’Union soviétique et de la perte d’une grande partie de ses débouchés commerciaux. De plus, le conflit gelé de Transnistrie a un coût économique élevé pour le pays, accru par la concentration d’industries sur le territoire de la région séparatiste. L’économie moldave est également très dépendante des transferts d’argent des travailleurs migrants (20,6 % du PIB en 2017).

Depuis la signature de l’accord d’association avec l’UE en juin 2014, les exportations de la Moldavie vers l’ouest ne cessent d’augmenter, atteignant environ 70% du total des exportations du pays en 2018. Ce basculement de la balance commerciale a été encouragé par l’embargo imposé par la Russie en 2013, au départ sur les importations de vin moldave puis étendu à d’autres produits agricoles, et qui avait profondément marqué l’économie du pays encore très dépendante de l’agriculture.

Le secteur bancaire a également été fragilisé par une importante opération de blanchiment d’argent sale entre 2012 et 2014, qui a abouti à la disparition de l’équivalent de 1 milliard de dollars dans trois grandes banques du pays, provoquant une chute de 0,5% du PIB en 2015 (après une croissance de 4,8% en 2014). La croissance est pourtant remontée depuis, avec un pic de 4,7% en 2017 et une croissance de 3,8% pour 2018. Sous l’égide de l’UE et du FMI, la Moldavie a entrepris de nombreuses réformes structurelles pour renforcer la stabilité de son secteur financier, diversifier la structure de ses exportations et soutenir le développement des investissements étrangers.

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