Point sur la conjoncture française à début décembre 2020, Banque de France

 Comme prévu le mois dernier, cet impact est globalement beaucoup moins marqué que celui du premier confinement tout en étant inégal selon les secteurs.

Publication du 14 décembre 2020

Le mois de novembre a été marqué par l’instauration d’un confinement sur l’ensemble du territoire (mis en place dès le 30 octobre). Notre enquête mensuelle de conjoncture (EMC), menée entre le 26 novembre et le 3 décembre auprès de 8 500 entreprises ou établissements (hors commerces) permet de fournir une photographie de l’impact de ces mesures sur l’activité, à la fois au niveau sectoriel et au niveau agrégé.

Comme prévu le mois dernier, cet impact est globalement beaucoup moins marqué que celui du premier confinement tout en étant inégal selon les secteurs. Sur le mois de novembre, l’activité a été relativement peu affectée dans l’industrie et le bâtiment tandis que les services ont enregistré un repli marqué, en particulier dans l’hébergement, la restauration et les services à la personne.

Pour le mois de décembre, avec un assouplissement par étapes des contraintes sanitaires à partir du 28 novembre, les chefs d’entreprise tablent sur une stabilité de l’activité dans l’industrie et le bâtiment et une certaine amélioration dans les services. Au total, la perte de PIB est estimée à – 11 % en novembre et à − 8 % en décembre. Notre estimation de la contraction du PIB est de – 4 % au 4e trimestre 2020 (par rapport au trimestre précédent).

 Sur le mois de novembre, l’activité est relativement stable dans l’industrie et le bâtiment, tandis que les services enregistrent un repli marqué

Au mois de novembre, et alors que les chefs d’entreprise anticipaient un léger repli de leur activité en lien avec les mesures de confinement, l’activité est globalement stable dans l’industrie.

Le taux d’utilisation des capacités de production est inchangé à 73 % en moyenne en novembre (il était de 79 % avant la crise). Alors qu’une baisse est constatée dans le secteur des produits informatiques, électroniques et optiques (de 73 à 71 %) et dans celui de l’automobile (de 71 à 69 %), une légère progression est observée dans la chimie (de 75 à 76 %) et les biens d’équipement (de 73 à 74 %).

L’activité demeure proche de son niveau d’avant-crise dans l’industrie agro-alimentaire, les autres produits industriels et la pharmacie. Elle reste dégradée dans le secteur de l’aéronautique et des autres transports. Dans les autres secteurs, la production résiste bien sur le mois de novembre malgré les mesures de confinement.

Dans les services la baisse de l’activité est beaucoup plus marquée et caractérisée par de fortes disparités entre secteurs. Les services tournés vers les ménages ont enregistré une perte d’activité importante : les secteurs de la restauration et de l’hébergement ont été logiquement les plus touchés par les mesures de confinement, ainsi que, dans une moindre mesure, ceux des activités de loisirs et services à la personne, de la location d’automobiles, et du commerce et de la réparation automobile, malgré une réouverture des commerces le 28 novembre. Les services aux entreprises résistent mieux, en raison notamment du recours au télétravail.

Dans le bâtiment, l’activité enregistrée au mois de novembre est meilleure que prévue par les chefs d’entreprise le mois dernier et se maintient globalement, avec une situation un peu plus favorable pour le second œuvre. Les chefs d’entreprise jugent qu’elle est revenue à un niveau proche de la normale à la fois dans le second œuvre et le gros œuvre.

Ainsi, pour l’ensemble des secteurs, à l’exception de l’hébergement-restauration, l’impact du deuxième confinement a été beaucoup moins fort que celui du premier confinement. Les entreprises ont bénéficié de l’effet d’apprentissage (sur le télétravail notamment), de la mise en place des mesures de protection sanitaire depuis plusieurs mois maintenant, ainsi que d’un contexte différent avec l’ouverture des établissements scolaires.

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