Le groupe Printemps restructure au détriment de la France

Les actionnaires qataris profitent du Covid-19 pour remodeler le groupe Printemps, leur stratégie peut être mortelle pour l’essentiel des magasins français. Les sommes promises pour le futur ne sont pas à la hauteur de la situation, les investisseurs privés qataris n’ont pas forcément les moyens de leurs ambitions.

Un choix stratégique hasardeux

Le départ de Paolo de Cesare, le 28 février 2020 annonçait un changement stratégique pour l’enseigne qatarie « Printemps » acquise en 2013. Il a fallu plusieurs mois pour le remplacer.

Le Conseil de Supervision du Printemps annonçait la nomination de Jean-Marc Bellaiche en tant que Président du groupe Printemps à compter du 1er Octobre. Sa mission : relancer la croissance et d’accélérer l’internationalisation et la digitalisation du groupe Printemps.

Cela se traduit par un premier plan de reconversion et certainement suivi par au moins un autre après 2022.

Les actionnaires qataris, au sommet de l’Etat du Qatar, ne sont pas des philanthropes, ce sont de véritables capitalistes qui veulent gagner de l’argent, à condition qu’ils ne se trompent pas de stratégie. Dans le passé ils ont déjà voulu développer une filière luxe et cela s’est terminé par un véritable fiasco.

Or, en France, l’exemple de Strasbourg est parlant. En privilégiant le luxe, en supprimant des parkings et le restaurant, les dirigeants du Printemps ont voulu privilégier le tourisme international et avec la crise sanitaire cela s’avère catastrophique. Quant à la digitalisation, les dépôts pourront être installés n’importe où dans le monde.

Le communiqué produit par le Groupe Printemps parle d’un « plan ambitieux pour renouer avec le succès ». Or, les sommes investies ne sont pas à la hauteur de la situation, les investisseurs privés qataris n’ont pas forcément les moyens de leurs ambitions.

Communiqué : Paris, le 10 novembre 2020

Le groupe Printemps a annoncé à ses partenaires sociaux son intention d’adapter son réseau de magasins et son organisation afin de réduire sa structure de coûts et investir dans un plan de relance ambitieux pour renouer avec le succès.

Depuis plusieurs années, le groupe évolue sur un marché structurellement difficile et détérioré par la succession de crises conjoncturelles (attentats, manifestations des gilets jaunes, grèves).

Face à ce constat préoccupant aggravé par la crise de la Covid-19, et après avoir étudié l’ensemble des alternatives envisageables, le groupe Printemps est aujourd’hui dans l’obligation de transformer son modèle pour arrêter les pertes, s’adapter aux exigences de marché et assurer sa pérennité sur le long terme.

Afin de parvenir à cet objectif, le groupe Printemps doit dégager d’importantes capacités d’investissement pour :

Faire du digital et de l’omnicanalité, un levier important de croissance,

Réinventer l’expérience retail et renforcer la différenciation de son offre,

Redévelopper son socle de clientèle.

Au total, c’est plus de 40 millions d’euros par an qui seraient investis sur ces sujets dans les 2 à 3 prochaines années.

Afin de dégager les fonds nécessaires à ces investissements, le projet prévoit la fermeture de 4 magasins Printemps (Paris Place d’Italie, Le Havre, Strasbourg, Metz), 3 magasins Citadium (Paris Champs Élysées, Paris Nation, Toulon) ainsi que l’adaptation et la mutualisation de certaines fonctions support.

Dès aujourd’hui, la priorité du groupe Printemps est d’accompagner les salariés concernés par ce projet avec des mesures appropriées et personnalisées. Afin de favoriser le reclassement interne et externe le groupe mettra notamment en place des congés de reclassement ainsi que des aides à la formation, à la mobilité géographique, à la création et à la reprise d’entreprise. Il fera également appel à un partenaire pour la recherche de repreneurs.

Tout au long des discussions qui débuteront prochainement avec les partenaires sociaux, le groupe Printemps s’engage à privilégier la voie du dialogue social et la transparence vis-à-vis de l’ensemble de ses parties prenantes.

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Le Printemps s’est séparé de son PDG Paolo de Cesare