Istanbul première brèche dans l’édifice d’Erdogan

Ce sont 15 millions de turcs qui viennent de s’exprimer à Istanbul sur les 82 millions d’habitants de la Turquie, un vote significatif et symbolique qui montre le chemin à suivre pour préparer le remplacement d’Erdogan en 2023.

Le slogan du nouveau maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu est : « Tout ira bien ! »

Depuis 2002 Erdogan et son parti l’AKP gagnaient toutes les élections en Turquie. Alors l’échec subi à Istanbul fait des dégâts dans les rangs du parti du président turc. On s’interroge ce matin, fallait-il le 31 mars demander l’annulation des élections municipales d’Istanbul ?

Ekrem Imamoglu, le nouveau maire avait élu avec 13 000 voix d’avance lors du premier scrutin, alors que maintenant on compte plus de 800 000 voix d’écart. Les stambouliotes n’ont pas apprécié. Cette fois-ci Binali Yildirim, le candidat malheureux du président turc Erdogan a reconnu sa défaite. Pour la première fois depuis longtemps Erdogan n’est pas venu fanfaronner à la télévisons, il s’est exprimé via Twitter pour féliciter Ekrem Imamoglu.

Du haut de ses 49 ans, Ekrem Imamoglu fait partie d’une nouvelle génération de politiciens turcs, son slogan est simple à retenir « Tout ira bien ! » Il est membre du Parti républicain du peuple (CHP).

Imamoglu ferait bien d’être prudent car Erdogan ne s’avoue jamais vaincu et il a une notion toute particulière de la démocratie. Peut-il laisser dans les mains d’Imamoglu un tiers du PIB de la Turquie ?

Malgré l’argent du Qatar, Erdogan n’arrive pas à endiguer la catastrophe économique qui frappe son pays notamment depuis ses déboires avec les USA de Donald Trump. Les Frères musulmans qui essaient de garder sous leur coupe la Turquie voient les limites du pouvoir de la religion en cas d’échec économique, ils se souviennent de l’exemple de l’Égypte.

Ce sont 15 millions de turcs qui viennent de s’exprimer à Istanbul sur les 82 millions d’habitants de la Turquie, un vote significatif et symbolique qui montre le chemin à suivre pour préparer le remplacement d’Erdogan en 2023 à condition que les forces qui se sont regroupées pour gagner continuent à se parler.