Gilets jaunes, les comités de base citoyens

Assistons-nous à une nouvelle façon de faire la politique ?

Une nouvelle démocratie

Au cours des années 1980, les travailleurs italiens considèrent que les syndicats ne les écoutent plus. Spontanément, des comités de base (les CoBas) se constituent pour porter leurs voix et leurs revendications dans la rue.

En novembre 2018, des citoyens français considérant que les partis politiques ne les écoutent plus, spontanément ils créent des comités de base citoyens.

L’affaiblissement des corps intermédiaires, non seulement les partis politiques mais aussi les syndicats, place le chef de l’Etat en première ligne face à l’insaisissable mouvement des Gilets jaunes. Faut- il s’étonner que les Gilets jaunes demandent la démission de Macron ?

Le chef de l’état a essayé avec le gouvernement de déstabiliser ce mouvement social. Le Ministre de l’intérieur a entrepris un travail de sape :

  • en diminuant les chiffres des manifestants,
    en tendant le piège du Champs de Mars, lieu pouvant accueillir 500 000 personnes,
    en voulant politiser la manifestation parisienne du 24 novembre,
    en laissant les casseurs investir les Champs Elysées…

Mais les Gilets jaunes ont tenu le choc. Pourtant l’histoire montre que bien souvent un mouvement populaire peut mourir de ses divisions internes. Depuis ce matin, d’importantes dissensions apparaissent au grand jour.

Benjamin Cauchy, le porte-parole des Gilets jaunes pendant quelques jours, a été éliminé du jeu. Il a créé son propre mouvement et indique qu’une partie des Gilets jaunes sont aux mains de la France insoumise.

La parole du président Macron, ce mardi 27 novembre 2018, est attendue. Lui qui a voulu parler directement au peuple français sans «intermédiaires», en voulant mettre en place une nouvelle démocratie, a été exhaussé au-delà de ses espérances. Il s’est mis en danger, car les gilets jaunes en ont fait le symbole de tous les malheurs qui frappent une partie de la population française oubliée par la mondialisation et qui ne veut pas s’éteindre.

Le mouvement des Gilets jaunes peut mourir de ses divisions internes et de sa démocratie horizontale. Quant à Macron, en jouant à l’apprenti sorcier politique peut disparaitre comme par enchantement malgré la protection des institutions de la Ve République.