Qatar, revue hebdo semaine 41-2018

Les français toujours aussi étonnés de la présence du Qatar en Francophonie, font savoir aux saoudiens qu’ils ne sont pas les bienvenus.

Trump contraint de menacer l’Arabie saoudite

Même si c’est du bout des lèvres, la menace du président américain à l’encontre du Prince héritier MBS a claqué comme un coup de fusil. D’ailleurs immédiatement, celui-ci, a pris les choses au sérieux car il a menacé les américains de représailles. L’affaire du journaliste Jamal Khashoggi, probablement assassiné dans le consulat saoudien d’Istanbul, est l’erreur qu’attendaient les responsables politiques du Qatar. Ils savaient que cela allait se produire, car le prince héritier saoudien est hors contrôle, il fallait juste avoir un peu de patience.

Par un lobbying très efficace, les qataris avaient déjà retourné partiellement Donald Trump, celui-ci désormais ne tweet plus depuis des mois contre le Qatar et souhaite la fin du boycott contre ce pays.

L’Arabie saoudite avec les Emirats arabes unis sont les principaux adversaires du Qatar, ces deux pays ne souhaitent pas laisser au Qatar, la moindre parcelle du leadership au Moyen Orient et au-delà.

En France, les Emirats arabes unis sont nettement mieux considérés que le Qatar. On l’a vu au mois d’août 2018, lorsqu’une société émiratie a pris possession de Manurhin, le spécialiste français des machines utilisées pour fabriquer des munitions. Personne n’a parlé de cet achat, si cela avait été le Qatar, les médias nationaux auraient crié « au loup ».

Si les Emirats arabes unis passent entre les gouttes, pour quelques temps encore, ceci n’est pas le cas de l’Arabie saoudite. L’exemple le plus frappant a eu lieu à Erevan, en Arménie où se déroulait le sommet de la Francophonie. Les français sont toujours aussi étonnés de la présence de certains pays comme le Qatar qui pâtit de sa proximité avec les Frères Musulmans et se moque des droits de l’homme, mais c’est encore pire pour les saoudiens qui par leur comportement : guerre au Yémen, l’affaire du premier ministre Hariri, l’assassinat probable de Kashoggi, ont dû retirer leur candidature pour être membre de la Francophonie.

Doha s’agite pour échapper l’emprise du Golfe arabo – persique

En choisissant la Confrérie des Frères Musulmans comme allié le Qatar a pris le risque de brouiller son image. Force est de constater que depuis au moins 1995 et sans doute même auparavant, ce pays a une politique étrangère bien plus vaste que son espace naturel. Plus personne ne croit en son rôle de médiateur, le Qatar est avant tout un agent actif défendant ses intérêts et ses options politico – religieuses. D’aucuns en regardant le Qatar rêvent encore de « soft power,» une utopie de plus qui ne résisterait pas longtemps à une analyse régulière et sérieuse de ce pays.
Ce qui ne permet pas au Qatar d’atteindre tous ses objectifs est la taille de sa population, environ 300 000 personnes. L’essentiel des actions qatariennes s’effectuent avec des étrangers au pays. Ce n’est la loi « ridicule » sur un permis permanent accordé à une centaine de personnes par an qui changera le destin de ce pays.

Il en est de même pour la diversification de l’économie du Qatar. On peut considérer que ce pays est un exemple au Moyen Orient et dans les pays du Golfe. Il avait, ces 10 dernières années, rééquilibré son économie en étant moins dépendant du gaz et du pétrole. Or, en annonçant qu’il augmentait d’une manière considérable sa production de gaz il réduit à néant cet équilibre.

Une campagne de communication pour mettre en valeur la « sagesse » de l’émir du Qatar.

Depuis quelques mois, des articles discrets vantent la sagesse de l’émir Tamim bin Hamad al Thani, le dirigeant du Qatar. On le compare bien volontiers aux Princes héritiers des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite empêtrés notamment dans la sale guerre du Yémen.

Pourtant à examiner de près son action, rien ne permet de voir cette fameuse sagesse.

Les milliards engloutis dans une défense nationale, hors du commun, laissent à penser que ces armes finiront par tonner. L’alliance avec les Frères musulmans et la prise du pouvoir en cours en Turquie, mettant fin à la démocratie et à une certaine sécularisation, montrent l’esprit rétrograde du dirigeant qatarien. Quant aux évolutions internes, puisqu’il n’y a aucune démocratie, aucune liberté de la presse, rien ne peut assurer que si finalement la Kafala, esclavage moderne, est abolie, cela dure dans le temps. Tout peut, sur un coup de tête, en particulier après la Coupe du Monde 2022, revenir à la case départ.

Une semaine riche en réflexion tant sur le Qatar que sur les pays du Golfe, sujets bien plus importants que les péripéties du Paris Saint Germain qui n’intéressent que quelques milliers de supporters et l’émir du Qatar.

Pour rappel : Revue de presse 40-2018

1 Comment

  1. Ce doit être terrible que de se sentir n’être que 300 000 Qataris en tout et pour tout.Concernant ses liens avec la Turquie, le Qatar ne peut oublier que ce fut le premier pays qui vint à leur secours lorsque du jour au lendemain le Qatar s’est trouvé sans lait pour les bébés ;certes ils avaient des réserves de conserves mais rien de frais ; qu’aurions nous fait? avec qui nous nous serions alliés en pareille situation. Quant aux frères musulmans, tant de désinformation , de piratage organisés par la bande des 4
    de fake news ont eu lieu que j’aimerais pouvoir lire des livres sérieux à leur sujet afin que je puisse me faire une opinion sérieuse , j’aimerais bien que vous nous citiez les journaux auxquels vous faites allusion, j’aimerais bien pouvoir avoir accès aux articles discrets auxquels vous faites allusion , connaitre les journaux qui les présentent et leurs auteurs qui les écrivent afin d’essayer d’être objective et moins ignorante . Moi je trouve que ce Qatar a un courage immense mais , bien sûr, ce n’est que mon opinion que tous vos lecteurs n’ont pas à partager Moi, souvent , je me demande quel serait mon état d’esprit face à ce blocus qui m’aurait été imposé et en sachant que nous sommes si peu nombreux , que c’est suite au mal fait par une bande d »orgueilleux et au prix de mensonges , que j’ai à vivre séparations affectives + tous les autres problèmes dont un bashing constant et je m’estime plus chanceuse d’être Française avec nos millions d’habitants que l’Emir avec ses millions car peut-être que ses petits-enfants seront les derniers qataris Rien que d’y penser cela me fait froid dans le dos

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