Cette date du 8 novembre 2017 est à marquer dans les annales, de l’Organisation Internationale du Travail et de l’émir du Qatar.
L’émir du Qatar peut-il imposer ces évolutions du droit aux grandes familles qataries qui tiennent l’économie ?
En prenant l’engagement face aux 2 millions de travailleurs expatriés du Qatar, qu’en 3 ans, tout le droit du travail ainsi que son impact sur les droits de l’homme sera aux normes internationales, l’OIT relève un défi de taille, mais celui qui prend le plus de risques c’est bien l’émir du Qatar.
Cette date du 8 novembre 2017 est à marquer dans les annales, de l’Organisation Internationale du travail et de l’émir du Qatar. Il faut souhaiter maintenant que les patrons qataris et internationaux acceptent ce qu’ils n’ont jamais voulu appliquer jusqu’à ce jour.
Pour les responsables politiques qataris qui viennent de gagner encore trois ans, il va falloir qu’ils se montrent persuasifs et gérer leurs contradictions, puisqu’ils annoncent d’importantes zones franches où le droit sera inférieur à celui en place actuellement. L’émir aura- t-il le soutien des grands patrons qataris ? Ils ne manqueront pas de lui dire, tout cela pour une coupe de monde de football ?
Si le Qatar effectivement modifie son droit du travail sans que ses voisins du Golfe en fassent autant, comment pourra- t-il absorber le choc financier ? L’émir Tamim bin Hamad al Thani ne va- t- il pas s’affaiblir un peu plus et voir de nombreuses grandes familles s’interroger sur sa gestion du pays ?
L’OIT devient co-gestionnaire du droit de travail au Qatar
Pour les responsables de l’OIT, il va falloir qu’ils apprennent à travailler non pas avec des qataris, mais avec ceux qui font le travail à leur place, au plus haut de l’Etat. Ils vont se frotter aux rois de la communication et aux magiciens de l’allongement des délais qui ne feront rien tant que leur chef n’a pas dit « OK ».
Chers lecteurs je vous invite à lire le challenge que se sont fixés les responsables de l’OIT et de tout cœur leur souhaiter bon courage, car ils en auront besoin. Je n’ose imaginer qu’au bout des trois ans, l’ensemble des expatriés du Qatar ne soient pas aux normes internationales en matière de droit du travail et droits de l’homme. Je n’ose l’imaginer, car l’OIT perdrait le peu de crédibilité qu’il lui reste à ce jour.
L’information à la base de ce défi est :
La session du Conseil d’administration de l’OIT sur la plainte relative au non-respect de la convention (n° 29) sur le travail forcé, 1930 et de la convention (n° 81) sur l’inspection du travail, 1947 par le Qatar, s’est conclue le mercredi 8 novembre par une décision de clore la plainte, tout en approuvant le lancement d’un programme complet de coopération technique de l’OIT au Qatar pour trois ans.
Cette coopération a pour ambition d’améliorer les conditions d’emploi et les pratiques de recrutement pour les travailleurs migrants, de garantir le paiement régulier des salaires, de renforcer l’inspection du travail et les normes de sécurité et de santé au travail, de renforcer la protection contre le travail forcé et de donner aux travailleurs les moyens de se faire entendre sur toutes les questions qui les concernent.
En outre, elle appuiera la mise en œuvre des nombreuses mesures adoptées par le gouvernement qatari pour remplacer le système de kafala par un système de contrat et pour régler les problèmes de confiscation des passeports, de substitution de contrat, ainsi que les restrictions pesant sur la capacité des travailleurs migrants à changer d’employeur et à quitter le pays…