Qatar 2022 intéresse les écoles françaises

FIFA 2022 au QATAR

Depuis la rentrée j’ai régulièrement des demandes émanant de lycéens sur la situation des travailleurs expatriés au Qatar en lien avec la Coupe de football 2022. Voici quelques lignes qui vous permettent d’affiner vos questions que vous pouvez m’envoyer par mail.

 

On s’intéresse aux travailleurs expatriés du Qatar surtout depuis 2011

Avant l’octroi de la Coupe du Monde de Football qui va se dérouler en 2022 au Qatar peux s’intéressaient à la vie des travailleurs expatriés dans ce petit pays du Golfe.

De 2004 à 2010 la population du Qatar est passée de 744 029 à 1 699 435 soit une augmentation de 955 406 personnes soit près de 920 000 étrangers de plus dont 75 % de travailleurs. Les écrits sur les expatriés travaillant au Qatar à cette époque sont rares et la condition des travailleurs ne préoccupait que des rares organismes internationaux.

De janvier 2011 à fin octobre 2016, la population du Qatar est passée de 1 699 435 à 2 611 522 soit 912 087 un peu moins que sur la période précédente ci-dessus. Or depuis l’octroi de la Coupe du Monde de Football fin 2010 il n’ y a pas un jour où un media, quelque part dans le monde, ne parle des « travailleurs expatriés du Qatar ».

 

Les groupes de travailleurs qui sont présents au Qatar

La main d’œuvre étrangère représente 90 % du marché du travail qatarien. Ces travailleurs expatriés sont présent partout y compris dans la fonction publique du Qatar. En 2015, ces travailleurs ont envoyé dans leurs pays respectifs 12,2 milliards de dollars en augmentation de 8,6 % par rapport à 2014. Ceci pèse sur la croissance du Qatar qui est revenue depuis quelques années à un chiffre inférieur à 5 % du PIB. Notons aussi que la crise des hydrocarbures a fortement impactée l’économie du pays et que pour 2016 le Qatar annonce un déficit budgétaire.

En masse, ces travailleurs sont présents :

  • sur les travaux des infrastructures, métro, rail, port, immobilier, routes… pour 670 000 personnes
  • plus 30 000 directement impliqués sur les travaux de la Coupe du Monde 2022, stades et environnement
  • plus 1 100 000 pour le reste de l’économie qatarienne
    • dont 90 000 employés de maison qui n’ont aucun droit du travail reconnu.

J’attire l’attention des étudiants et de leurs professeurs sur l’amalgame que l’on fait bien souvent en globalisant la population des travailleurs comme si tous étaient destiné à la Coupe du monde de football. Les premiers responsables de cette situation sont les autorités qatariennes. Ils ont indiqué que le coût global de cette Coupe du monde de football dépasserait les 200 milliards de dollars. Ceci est parfaitement erronée car la partie infrastructures, immobilier… était programmée dans la planification à 20 ans du Qatar (Vision 2030) et utilise plus de 80 % de la somme globale. Or si vos questions portent uniquement sur Qatar 2022, on parle d’environ 30 000 travailleurs avec un pic sans doute à 36 000 dans les mois à venir.

En outre, il faut intégrer qu’à partir d’octobre 2017 la population du Qatar pourrait baisser pour ce qui concerne les « cols bleus » chargés des travaux d’infrastructures. D’autres populations devraient arriver en particulier pour travailler dans les services aux entreprises, le transport, les services financiers, le tourisme…

Qatar 2022 A000

L’affaire de la Kafala

Le Qatar a aboli l’esclavage en 1952 avec une forte résistance de ces habitants les plus fortunés. La Kafala qui a été mis en place depuis, met le destin du travailleur expatrié totalement dans les mains d’un sponsor. Considérant que la loi sur la sortie du territoire oblige le travailleur à avoir l’aval de son sponsor, d’aucuns ont écrit qu’il s’agissait là d’un « esclavage moderne » contraire aux droits de l’homme.

Si depuis 2004 des lois ont mis en place un droit du travail au Qatar modifié à plusieurs reprises, son application est décriée par beaucoup de ceux qui ont séjourné dans ce pays. Récemment encore, l’émir Tamim a accepté des évolutions permettant, du moins sur le papier, de desserrer un peu l’étau qui se referme une fois arrivé au Qatar. Mais beaucoup doutent de la volonté des pouvoirs publics à affronter le patronat qatarien.

L’autre drame que vivent les travailleurs résidents au Qatar porte sur les conditions de travail dans un pays ou près de 6 mois par an les températures sont élevées et difficiles à supporter. Une polémique a été soulevée par des syndicats internationaux et des organismes des droits de l’homme concernant un nombre de morts plus important que le nombre naturel. Il est difficile de connaitre le nombre exact, car le Qatar possède ces données mais ne communique pas sur le sujet, ce qui rend la situation encore plus suspecte.

Voici quelques éléments qui pourront être complétés prochainement comme la justice au Qatar ou la situation politique qui devraient vous permettre d’affiner vos questions.