Le Qatar vu depuis la France au 17 novembre 2015

On se demande parfois qui sont réellement ces qatariens ?

Les pieds dans la tradition et la tête dans le futurisme

On a beau dire que les qatariens sont riches, plus on les observe moins on a envie de partager leur sort.

Ce jeune pays s’est arraché au féodalisme en galopant  vers le capitalisme. Les pieds dans la tradition et la tête dans le futurisme. Pourquoi futurisme et non modernisation, comme l’indique dans un de ses brillants articles le Politologue, écrivain et journaliste Abed Charef.  Le Qatar « En une génération est passé de la tente au gratte-ciel. » La modernisation aurait impliqué un lent processus d’évolution alors qu’au Qatar ce n’est pas le cas. L’émir Hamad dès sa prise de pouvoir a explosé les codes locaux pour se mettre en satellite autour de la terre et émettre un simple message, « le Qatar existe ». Dans une première démarche il a même « voulu du passé faire table rase » mais a compris rapidement que s’insérer dans le futurisme tel que le décrit l’italien Marinetti «  une déclaration de guerre au passé » peut comporter d’immenses dangers. Si l’émir Hamad avait poursuivi sur ce sentier dangereux il aurait donné raison à ceux qui disent « le Qatar n’a pas d’histoire ». Alors il a pris du futurisme, selon Wikipédia seulement une partie de sa définition, tout en abandonnant le rejet de la tradition esthétique, « Le futurisme est un mouvement littéraire et artistique européen du début du XXe siècle (de 1909 à 1920), qui rejette la tradition esthétique et exalte le monde moderne, en particulier la civilisation urbaine, la machine et la vitesse.

Le journaliste Abed Charef dans son article « Le Qatar, ami encombrant et ennemi trop facile », nous invite à avoir un nouveau regard sur le Qatar  : « Ce qui impose de porter sur le Qatar un nouveau regard, pour tenter de comprendre sa nature, ce qu’il représente, ce qu’il apporte et où va le mener cet itinéraire unique. Sans forcément approuver, ou applaudir. »

Comment le Qatar est perçu depuis la France en novembre 2015, au moment où le premier ministre de ce pays, Abdullah bin Nasser bin Khalifa Al Thani, participe au salon de la sécurité intérieure des Etats (Milipol), dans le cadre de sa visite officielle en France pour trois jours. Comme l’ambassadeur en France, Mishal bin Hamad Al-Thani, il repartira sans avoir réellement pris contact avec la population française. La rencontre avec les politiques est certes nécessaire, comme cette rencontre avec Le Maire de Paris, mais le premier ministre du Qatar s’en ira sans connaitre la vie réelle des français et sans expliquer qui sont  ces bédouins qui ont troqué leur chameau pour une Ferrari dernier modèle ?

Au moment où la France s’interroge et se demande sur qui elle peut compter ? Cette visite somme toute protocolaire fait partie des rendez-vous manqués de l’histoire.