Domenico Scala met les pieds dans le plat de la FIFA

Le président de la commission d’audit et de conformité de la FIFA apporte des précisions sur les Coupe 2018 et 2022 et annonce un prochain train de réforme.

 Les Coupes 2018 et 2022 seront définitivement confirmées après enquête

 Les précisions apportées par le président de la commission d’audit et de conformité de la FIFA, Domenico Scala ont créé un sérieux doute concernant les deux Coupes 2018 et 2022. Il devait déclarer au journal suisse SonntagsZeitung, « S’il était prouvé que les attributions au Qatar et à la Russie ont uniquement résulté de l’achat de voix, alors ces attributions sont susceptibles d’être invalidées », précisant que « pour l’heure, ces preuves n’ont pas été apportées ».

 Les russes et les qatariens ont intérêts à une conclusion rapide des enquêtes en cours qui si elles venaient à apporter des preuves de corruption pourraient donc remettre en question les Coupes 2018 et 2022.

 En outre Domenico Scala s’est exprimé le 2 juin, par communiqué, sur les réformes et le calendrier des évènements importants à venir.

 REMARQUES DE DOMENICO SCALA, PRÉSIDENT INDÉPENDANT DE LA COMMISSION D’AUDIT ET DE CONFORMITÉ

 Avant de commencer, je voudrais encore remercier le Président. La décision qu’il a prise aujourd’hui a été difficile et courageuse. Au vu des circonstances actuelles, cette décision apparaît comme la façon la plus responsable d’assurer une transition adéquate. Je sais qu’il a réellement agi dans l’intérêt de la FIFA et du football qu’il porte dans son cœur.

 J’ai un énorme respect pour le Président et le rôle qu’il a joué dans la mise en œuvre de réformes au sein de la FIFA. Comme il l’a dit, nous avons travaillé dur pour faire passer les réformes de gouvernance. Mais cela ne suffit pas.

En faisant cette annonce, il a créé pour nous une opportunité d’aller plus loin encore que la FIFA n’a jamais été, à savoir changer fondamentalement la manière dont la FIFA est structurée.

 En tant que président indépendant de la Commission d’Audit et de Conformité, mon rôle est de faciliter la mise en œuvre des réformes que le Président a mentionnées et à réunir les conditions nécessaires pour l’organisation de l’élection d’un nouveau président. Comme le Président l’a affirmé, ces réformes incluront des changements fondamentaux concernant la manière dont cette organisation est structurée et ces étapes dépassent de loin les actions qui ont été mises en œuvre à ce stade. Je tiens désormais à vous faire part de détails supplémentaires en ce qui concerne le processus que la FIFA entend poursuivre.

 Conformément aux règles qui régissent la FIFA, l’élection du Président et toute réforme fondamentale apportée aux Statuts de la FIFA doivent être votées par les membres du Congrès de la FIFA. Le prochain Congrès de la FIFA est prévu pour mai 2016 à Mexico. Comme le Président l’a dit, attendre cette échéance ne ferait que retarder inutilement les choses. Afin de faciliter une action plus immédiate, le Président demandera au Comité Exécutif d’organiser un Congrès extraordinaire afin d’élire le nouveau Président et de voter sur ces réformes.

 Conformément aux Statuts de la FIFA, la tenue de toutes élections présidentielles doit être annoncée quatre mois à l’avance. La FIFA doit aussi prévoir un laps de temps approprié pour étudier les candidats et les autoriser à présenter leurs idées et leur vision pour l’organisation. Donc s’il revient au Comité Exécutif de prendre la décision quant à la programmation du Congrès extraordinaire et de l’élection d’un nouveau président, il est attendu que celui-ci ait lieu à n’importe quel moment entre décembre de cette année et mars de l’année prochaine.

 Depuis des années, la FIFA travaille d’arrache-pied pour mettre en œuvre les réformes de gouvernance mais comme le Président l’a dit, il faut aller plus loin encore pour instaurer un profond changement structurel. Le Président a indiqué un certain nombre de recommandations spécifiques pour y parvenir. Un certain nombre de ces étapes ont été précédemment proposées mais ont été rejetées par les membres. Aujourd’hui plus que jamais, la FIFA entend s’assurer que ces changements soient bien mis en œuvre et maintenus.

 Dans le cadre de son travail, la FIFA réexaminera la façon dont elle est structurée. Alors qu’il serait prématuré de spéculer sur les résultats de ce travail, rien ne sera écarté des discussions, lesquelles incluront aussi la structure et la composition du Comité Exécutif et la façon dont les membres du Comité Exécutif sont élus. Cela sera à mon sens un aspect important des réformes en cours. Comme je l’ai dit il y a un an, la structure du Comité Exécutif et ses membres sont au cœur des problèmes que rencontrent actuellement la FIFA. Les événements actuels renforcent bel et bien ma détermination à conduire ces réformes.

Bon nombre des questions soulevées par le passé relèvent d’actions de personnes isolées. Afin de s’assurer que ceux qui représentent la FIFA observent la plus haute intégrité, la FIFA visera à faire en sorte que les enquêtes d’habilitation soient menées par l’instance dirigeante du football mondial pour tous les membres du Comité Exécutif. Cette réforme avait été précédemment proposée par la Commission Indépendante de Gouvernance mais a été rejetée par les confédérations. Aujourd’hui, ces enquêtes d’habilitation relèvent de la responsabilité des confédérations auxquelles appartiennent ces membres. Cela doit changer. Les actions des confédérations doivent être conformes avec leurs discours.

Même si la FIFA observe en toute conformité toutes les lois et normes comptables internationales, elle reconnaît aussi que beaucoup remettent en cause la transparence avec laquelle elle opère. Pour répondre à des appels spécifiques, la FIFA visera à publier l’indemnité du Président et des membres du Comité Exécutif, et proposera des limites de mandats pour les postes de Président et des membres du Comité Exécutif.

La FIFA est fondamentalement décidée à changer et est déterminée à traiter ces problèmes qui continuent de miner l’institution et le football plus largement.

Aujourd’hui, le Président a fait part de sa décision aux 209 associations membres. Il est désormais temps pour la FIFA d’avancer. Il y a un travail important à faire afin de regagner la confiance du public et de réformer en profondeur la façon dont les gens voient la FIFA. Ces étapes serviront à s’assurer que l’organisation ne puisse pas être utilisée par des personnes qui souhaitent s’enrichir aux frais du football.