Une mosquée particulièrement fréquentée par des chiites a été prise pour cible, dans la localité de Koudeih, province du Qatif, l’attentat aurait causé de nombreux morts et blessés.
Arabie saoudite, la minorité chiite est-elle en danger ?
La province de Qatif est l’endroit en Arabie saoudite qui concentre la minorité chiite saoudienne, environ 10 % de la population totale du pays. C’est ici que ce vendredi 22 mai 2015, a eu lieu un attentat suicide dans la localité de Koudeih dans une mosquée particulièrement fréquentée par des chiites. Il a été revendiqué dans la journée par l’Organisation de l’état islamique (EI).
C’est une œuvre de déstabilisation qui a comme objectif d’opposer les communautés chiites et sunnites. Il est probable que cet attentat soit l’œuvre d’un terroriste. Le ministère de l’intérieur saoudien qui surveille avec attention la communauté chiite sur son territoire, notamment depuis que l’Arabie saoudite a décidé de frapper le Yémen, a indiqué qu’il va conduire une enquête, mais ne délivre aucun bilan plusieurs heures après cet attentat.
Dans la soirée il faisait état de 21 morts et 81 blessés dont 10 dans gravement.
Cette surveillance plus que visible depuis quelques semaines visant les chiites de la province de Qatif met les nerfs à vif d’une population qui ne cesse pourtant de dire haut et fort qu’elle n’est pas opposée à l’intervention au Yémen. Mais comme en 2011 où elle s’était révoltée, la tension suscitée par cet attentat risque de mettre le feu aux poudres, car la communauté chiite se sent surveillée et maintenant menacée et ne voit pas le soutien du gouvernement saoudien dans cette épreuve.
Selon le média Le Monde : Le mufti d’Arabie saoudite, plus haut dignitaire religieux sunnite du pays, Cheikh Abdel Aziz Ben Abdallah Al-Cheikh, est intervenu en direct sur la chaîne Al-Ekhbariya pour dénoncer l’attentat :
« C’est un acte criminel destiné à creuser un fossé entre les fils de la nation (…) et à propager les troubles dans notre pays. »
L’Iran à majorité chiite, exprime son indignation et mécontentement.