Al Mayassa et le discours de Washington sur les arts

Sheika Al Mayassa déclarait dans son discours de Washington fin 2010 «  Nous essayons de faire partie de ce village mondial, mais en même temps nous nous réactualisons à travers nos institutions culturelles et notre développement culturel. Je représente ce phénomène.»

Nous faisons partie de la modernisation qui avance

Devant un parterre de plusieurs centaines de personnes Sheika Al Mayassa faisait son show. Nous sommes fin 2010 à Washington, ce discours est l’explication de la stratégie des dirigeants du Qatar en matière d’art. Dans un anglais parfait Sheika Al Mayassa veut convaincre. Que reste t-‘il 5 ans plus tard de ce discours, le Qatar semble se refermer sur lui même ?

Au Qatar les 25/35 ans sont nombreux à être à des places de dirigeants. Ils ont entrepris de changer leur culture de l’intérieur, mais en même temps ils reprennent contact avec leurs traditions.

« Nous savons que la modernisation avance. Et oui, le Qatar veut être un état moderne. Mais en même temps nous renouons avec notre héritage arabe et nous le réaffirmons. C’est important pour nous de grandir de manière organique. Et nous décidons consciemment sans cesse de trouver cet équilibre » dit la princesse Mayassa…

« La vie a besoin d’un monde universel, toutefois, nous croyons en la sécurité d’avoir une identité locale. Et c’est ce que les leaders de cette région essayent de faire. Nous essayons de faire partie de ce village mondial, mais en même temps nous nous réactualisons à travers nos institutions culturelles et notre développement culturel. Je représente ce phénomène. »

 Deux musées,  un islamique et  l’autre arabe moderne pour donner à voir l’art

A quoi devrait ressembler la culture du 21° siècle ? Sheika Al Mayassa pense que les deux musées, le Musée de l’Art Islamique ouvert au Qatar en 2008 et celui Musée Arabe d’Art Moderne fin 2010 donnent à voir l’art aux locaux et aux régionaux du Golfe. Les femmes dans cette partie du monde se rendent compte que la culture est importante pour rapprocher les gens au niveau local et régional. C’est elles qui ont pris en main l’art sous toutes ses formes pour contribuer au véritable changement interne qui s’impose. Pour que l’art  devienne la partie essentielle de l’identité nationale et que l’artiste contribue à la création et au développement de l’identité culturelle de sa nation.

A la découverte de nos propres « talents »

« Nous ne voulons pas ce qu’a l’Occident. Nous ne voulons pas leurs collections. Nous voulons construire notre identité, notre tissu, créer un dialogue ouvert pour partager nos idées avec vous et partager les vôtres. »… « Et je crois qu’avec le temps, dans les prochaines années nous apprendrons beaucoup de nos Picasso à nous, nos Légers et nos Cézannes. Nous avons des artistes, mais malheureusement nous ne les avons pas encore découverts. »

 Pour un équilibre entre l’Orient et l’Occident

Ces deux parties du monde sont à la fois différentes  et semblables en même temps.

« Pour en revenir à trouver un équilibre entre l’Orient et l’Occident, le mois dernier nous avons eu notre deuxième Doha Tribeca Film Festival ici à Doha. » … « Il est important pour deux raisons. Premièrement, c’est une vitrine pour nos réalisateurs arabes et leurs voix dans une des villes les plus cosmopolites du monde, New York City. En même temps, nous les invitons à venir explorer notre partie du monde. Ils apprennent notre culture, notre langue, notre héritage et se rendent compte que nous sommes différents et semblables en même temps. »…

Et pour une conclusion provisoire

Sheika Al Mayassa  dit « Je ne prétends pas avoir toutes les réponses, mais je sais qu’en tant qu’individu et en tant que nation, nous accueillons cette communauté « des idées à partager ». Vous êtes les bienvenus pour discuter de nouvelles idées… »

 Source : Ted