ONU au Yémen, un échec annoncé

Des évènements récents montrent que l’ONU sort de son rôle au Yémen.

Le rôle de médiateur de l’ONU dans le conflit au Yémen mis à mal

L’ONU se range-t-il uniquement du côté de la coalition saoudienne et Cie et avec le président Hadi sans tenir compte des revendications des autres parties ? C’est bien ce qui pourrait expliquer la démission du médiateur de l’ONU au Yémen, le marocain Jamal Benomar. Déjà en difficulté avec l’engagement du Maroc dans la coalition qui frappe le Yémen, M. Benomar qui avait été nommé par l’ONU en août 2012, était depuis quelques semaines sous le feu des critiques notamment de l’Arabie saoudite. Ce qu’on lui reproche c’est d’essayer de tenir compte de l’avis de toutes les parties en présence.

L’autre évènement est une résolution imposant un embargo sur les armes à destination des Houthistes et des forces loyales à l’ancien Président yéménite Ali Abdullah Saleh. Ainsi que l’ordre de ramener à la normale la situation en matière de sécurité dans la capitale et dans d’autres provinces, céder le contrôle des institutions gouvernementales et de sécurité, et remettre en liberté sans conditions et sans qu’il leur soit fait de mal toutes les personnes placées en résidence surveillée ou arbitrairement détenues.

Certes le Conseil demande à toutes les parties de s’abstenir « de toute nouvelle action unilatérale qui pourrait compromettre la transition politique au Yémen ». Mais il est clair que le Conseil de sécurité de l’ONU se range du côté de la coalition saoudienne et Cie, ce qui implique que son rôle de médiateur est mis à mal. Pour vous faire une idée, voici le communiqué du Conseil de sécurité de l’ONU.

 

Communiqué du Conseil de sécurité de l’ONU

14 avril 2015 – Préoccupé par l’escalade militaire des Houthistes dans de nombreuses parties du Yémen et la dégradation rapide de la situation humanitaire dans le pays, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté mardi une résolution imposant un embargo sur les armes à destination des Houthistes et des forces loyales à l’ancien Président yéménite Ali Abdullah Saleh.

Dans cette résolution, adoptée par 14 voix et une abstention (Russie), les membres du Conseil condamnent « dans les termes les plus vifs les mesures unilatérales prises par les Houthistes », déplorant que ces derniers n’aient pas procédé au retrait immédiat et sans conditions de leurs forces des bâtiments officiels, y compris dans la capitale Sanaa, comme le Conseil l’avait précédemment exigé.

Le Conseil intime également aux Houtistes l’ordre de ramener à la normale la situation en matière de sécurité dans la capitale et dans d’autres provinces, céder le contrôle des institutions gouvernementales et de sécurité, et remettre en liberté sans conditions et sans qu’il leur soit fait de mal toutes les personnes placées en résidence surveillée ou arbitrairement détenues.

De manière générale, le Conseil demande à toutes les parties yéménites, en particulier les Houthistes, de s’abstenir « de toute nouvelle action unilatérale qui pourrait compromettre la transition politique au Yémen ».

Le Conseil demande également que toutes les parties yéménites « choisissent la voie du dialogue et de la concertation pour régler leurs différends, renoncent à recourir à la violence à des fins politiques et s’abstiennent de toute provocation et de toute mesure unilatérale de nature à compromettre la transition politique ».

Par ailleurs, le Conseil de sécurité décide « que tous les Etats membres doivent prendre immédiatement les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente et le transfert directs ou indirects au profit de Ali Abdullah Saleh, Abdullah Yahya Al Hakim, Abd Al-Khaliq Al-Huthi », entre autres, d’armements et de matériel connexe de tous types.

Les membres du Conseil demandent en outre à tous les Etats membres, et en particulier aux Etats voisins du Yémen, de faire inspecter sur leur territoire, y compris dans leurs ports maritimes et aéroports, tous les chargements à destination du Yémen.

Le Conseil des 15 membres précise que les Etats membres ont l’autorisation et l’obligation, lorsqu’ils découvrent des articles dont la fourniture, la vente et le transfert sont interdits, de les saisir et de les éliminer.