Arabie saoudite, il y a des foyers qui peuvent s’éteindre, d’autres pas

L’Arabie Saoudite vient de terminer en toute urgence une barrière ultra-moderne sur les 900 kilomètres de frontière commune avec l’Irak. Cela suffira-t-il à les protéger de l’Etat islamique. Le mur ne protège pas les saoudiens de tout surtout lorsqu’on allume d’autres foyers.

 Un mur pour ralentir ceux qui en veulent à l’Arabie saoudite

Lorsque l’Arabie saoudite eut l’idée de bâtir une barrière pour se protéger de l’Irak elle savait que cela était symbolique car aucun mur ne résiste bien longtemps à un bombardement. L’objectif était de ralentir des forces armées, et d’empêcher des piétons malveillants de venir semer la zizanie chez les saoudiens. Il a fallu 7 ans pour le finir, les derniers 100 kms sur une totalité de 900 l’ont été à une vitesse incroyable.

C’est une barrière ultra-moderne avec une technologie qui permet aux hommes postés dans des tours de surveiller avec une grande précision. Les caméras sont si puissantes qu’on peut même voir quel type de rongeur s’est fait électrocuter. Pour se préparer plus sérieusement au danger qui se manifeste depuis quelques mois avec les combattants de l’Etat islamique, comme l’indique Georges  Malbrunot dans le media le Figaro « le roi Abdallah a envoyé 30 000 soldats de la garde nationale à la frontière avec l’Irak ».

Le mur ne protège pas les saoudiens de tout

En début d’année, après la chute de Fallujah en Irak, l’Arabie saoudite criminalisait le jihad en mettant en place une loi qui disait « Tout soutien physique ou verbal à une cause en relation avec le jihad en Syrie, en Irak ou ailleurs sera puni de peines allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. Elle donnait 15 jours à ses ressortissants engagés de rentrer et de cesser toute activité djihadiste. Certains de ces djihadistes sont rentrés au bercail mais une bonne partie sont restés y compris dans l’Etat islamique (EI).

El Baghdadi le dirigeant de l’EI vise particulièrement l’Arabie saoudite qui demeure le symbole de l’islam sunnite. L’intervention du grand mufti d’Arabie saoudite, Abdel Aziz Al-Cheikh, qualifiant les djihadistes de l’Etat islamique (EI) d’« ennemi numéro un de l’islam » montre bien que plus la haute autorité du monde musulman résidant en Arabie saoudite alerte.

Il y a quelques jours le roi Abdallah d’Arabie saoudite évoquait la menace d’attentats en Europe et aux Etats-Unis. Pour le souverain saoudien les djihadistes de l’Etat Islamique « n’ont pas de frontières » ils sont « prêts à sévir avec violence et barbarie partout ». Il voulait dire y compris chez lui par un ennemi intérieur.

Mercredi 11 septembre 2014, le président américain Obama va décliner le plan pour combattre l’Etat islamique est l’éradiquer. Quels moyens l’Arabie saoudite mettra en œuvre et pas seulement financiers pour que la grande coalition qui se met en mouvement puisse efficacement faire un travail en profondeur ? La fin de l’Etat islamique éteindra-t-il tous les foyers qui brulent au Moyen Orient ? L’Arabie saoudite et ses filiales en déclarant la guerre aux Frères musulmans ne créait-elle pas un conflit beaucoup plus important que l’Etat islamique ? Quel rôle aura le Qatar à ce moment-là ?