Vivre au Qatar est toujours aussi difficile

Presque 10 mois de règne de l’émir Tamim et de son équipe, Vivre au Qatar est toujours aussi difficile pour les qataris et les expatriés. Les tensions internationales compliquent l’avenir de ce pays et augmentent le stress des résidents.

 Améliorer le quotidien des qatariens une véritable nécessité

Lorsque fin juin 2013, l’émir Tamim remplaça son père, dans son discours d’investiture il mit l’accent sur un recentrage des activités du Qatar donnant la priorité aux résidents. Presque 10 mois plus tard, Vivre au Qatar est toujours aussi difficile pour les qataris et les expatriés. Pour les qataris certes de nombreux terrains ont été distribués mais pour les jeunes couples la vie est toujours aussi chère. La jeunesse a du mal à trouver une motivation car à la sortie des études elle a toujours autant de difficultés pour faire sa place. Ces jeunes travailleurs préfèrent très souvent des postes de fonctionnaires à l’initiative de la création d’entreprises dans le secteur privé.

Abdullah Bin Nasser premier ministre du Qatar est un gros travailleur mais manque sérieusement de charisme et de réalisme.

L’affaire de Kahramaa qui s’occupe de l’électricité au Qatar, qui coupe celle-ci dans les logements des expatriés les plus défavorisés montre bien combien le gouvernement de ce petit pays est déconnecté de la réalité de ces habitants. L’affaire de l’explosion du réservoir de gaz qui a entrainé plus d’une dizaine de morts montre aussi l’incapacité à anticiper les dangers quotidiens à Doha. La circulation ne s’améliore pas malgré la volonté de mettre en avant les transports publics qui sont encore en l’état embryonnaires. Le nombre d’accidents mortels est toujours aussi impressionnant. Le trafic s’étoffe jour à après jour et les nombreux arrivants prévus ne devraient pas améliorer la circulation. Des autoroutes sont en commande avec un nombre de voies pouvant aller jusqu’à 7 dont 2 pour les poids lourds mais en attendant c’est la galère.

Les dossiers qui pèsent sur l’image médiatique du Qatar n’avancent pas. Il ne se passe pas un jour sans qu’on entende parler de cette coupe du monde de foot 2022. Des amis du Qatar comme le Japon ou l’Allemagne n’hésitent plus à revendiquer, soit qu’elle se joue chez eux soit qu’elle soit attribuée à un autre pays. Les tensions internationales avec l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn compliquent l’avenir de ce pays et augmentent le stress des résidents.

On ne peut pas dire que la volonté de bien faire est absente mais les résultats ne sont pas là. L’expression publique libre étant inexistante l’éloignement entre la population et les dirigeants grandit avec tous les dangers que cela comporte.

Est-ce que quelques divertissements même de bon niveau suffiront pour améliorer le quotidien des résidents du Qatar, certainement pas.

Est-ce que le service militaire obligatoire arrivera à souder la population, peut-être mais à conditions que les passe-droits dans quelques mois ne deviennent pas une habitude.

Comment parler tourisme, culture,  dans ces conditions de vie difficile notamment des expatriés qui pourraient être les ambassadeurs du Qatar mais qui une fois rentré chez eux font le contraire.

Et puis ces jours-ci Amnesty International qui est au Qatar va se pencher sur la problématique du Kafala que d’aucuns appellent « esclavage moderne ». Le rapport montrera sans doute que dans les failles de la société qatarie le sujet le plus urgent à traiter est bien le Kafala qui est une atteinte aux droits élémentaires de tout être humain.