La survie des épiceries de quartiers prolongée de trois ans au Qatar

L’émir vient de prolonger la possibilité d’exercer pour les petites épiceries de quartiers jusqu’en 2016.

Un service réel pour les habitants des grandes villes

Avec la prolifération des hypermarchés et des centres commerciaux à Doha et dans les autres villes du Qatar, le rôle traditionnel de l’épicerie de quartier est en baisse. Mais ce sont encore prés de 10 000 personnes qui travaillent dans ce secteur dont des Qatari à faibles revenus. L’émir vient de prolonger la possibilité d’exercer jusqu’à 2016.

Ces 7000 « baqalas » (épiceries de quartier) étaient en sursis suite aux propos de ministre du commerce qui avait recommandé de ne plus renouveler les licences d’exploitation. Or ils répondent à un réel besoin de la population aussi bien au niveau des horaires que des livraisons à domicile. Et ils permettent aux divorcées et veuves qataris souvent de trouver en gérant ces petits magasins une source de revenus non négligeables.

Le développement de supermarchés locaux à pris du retard

La baisse d’activité de ces petits magasins est aussi le résultat de l’éloignement des grandes villes des jeunes et célibataires qui venaient s’approvisionner le soir en sortant du travail. Et comme le développement des supermarchés de quartier à pris du retard ils pallient cette offre. Une bonne partie de la population du Qatar vit  à Doha et sa banlieue mais est il raisonnable de construire autant de centres commerciaux ? La réponse des acteurs locaux est de dire qu’il y a encore une énorme demande inexploitée. La population Qatari demain ne fera-t-elle pas les courses  pour l’essentiel par internet ? L’idéal ne serait il pas d’avoir des magasins de moyenne taille mais plus spécialisés ?

La tendance actuelle : le modèle serviciel

Selon une étude de Philippe MOATI pour le CREDOC, les préoccupations environnementales et la réaction aux excès d’un certain marketing contribuent à faire évoluer les comportements : parallèlement à la diffusion de comportements associés à l’idée de « consommation durable » promue par les milieux militants, les consommateurs aspirent à « consommer mieux » et sont à la recherche de produits de qualité, utiles, durables, pertinents par rapport à leurs besoins. La poursuite de l’élévation du niveau de vie continue de renforcer le poids des services dans les dépenses des ménages, d’autant plus que – grâce aux TIC – l’offre de services s’est enrichie et leurs coûts se sont réduits. Le commerce renforce son contenu en services, au point quelquefois de rendre floue la frontière entre commerce et services. L’aide au choix, le conseil, l’assistance à l’usage, les garanties… se développent. Certaines enseignes expérimentent des modèles dans lesquels ce qui est vendu n’est plus directement des produits mais des solutions, des usages (location, forfait…). Les distributeurs sont présents simultanément sur les différents canaux afin d’offrir à leurs clients une chaine servicielle complète et intégrée.
L’étude est plus complète et fait part d’autres modèles mais je pense qu’il est opportun que ceux qui guident ces constructions impressionnantes tout en étant dans le cadres de Vision 2 030 et des possibles corrections anticipent ce futur dans lequel ils se précipitent.