Etre né quelque part au Qatar

Ils sont 100 000 environ les pakistanais au Qatar, dont 20 % de jeunes nés au Qatar, les portes se ferment lorsqu’ils cherchent un emploi sauf pour la police et l’armée. Ils ont l’impression d’être nés « quelque part »

 

La colère gronde au sein des jeunes pakistanais nés au Qatar

Ils s’adressent de plus en plus à la presse pour dire leur souffrance de ne pas être reconnus. Nés sur le sol qatarien mais de parents pakistanais, souvent chargés de diplômes ils ont d’énormes difficultés à trouver un travail car ils demandent à être payés en tenant compte de leur diplôme.

Selon la loi du Qatar, un homme au-dessus de 25 ans  ne peut pas être sous le parrainage de son père. Pour ne pas être expulsé du pays où ils sont nés, bien souvent ils achètent « un vrai faux visa » qui coûte pour un pakistanais 60 000 QR. Mais faut-il encore avoir des moyens.

Ce qu’on reproche à ces jeunes c’est de réclamer un salaire digne de se nom et non les quelques centaines de QR qui leur sont proposés. Pire encore, leur CV souvent n’est même pas regardé car au Qatar les embauches se font souvent par nationalités. Un égyptien embauchera avant tout des égyptiens, un palestinien des palestiniens … Les pakistanais qui de tout temps ont été dans l’armée et la police pour l’essentiel n’ont à offrir à leur jeunes que ces métiers et souvent mal payés par rapport aux nomes internationales.

Ces jeunes découvrent la chanson de Maxime le Forestier chanté brillamment par Lavilliers :

Est-ce que les gens naissent Egaux en droits
A l’endroit
Ou ils naissent
Que les gens naissent
Pareils ou pas.


Voilà un chantier pour le premier ministre Abdullah Bin Nasser

Le Qatar a besoin d’habitants, les Qataris ne seront jamais assez nombreux pour tout gérer. Voilà des jeunes nés sur le sol du Qatar, formés, parlant la langue et bien plus, qui pourraient trouver un lieu dont ils sont fiers.

Je suis convaincu qu’ils ne demandent pas les mêmes droits que les qataris, mais ils pourraient rejoindre les rangs de cette classe moyenne qui dirige en réalité pratiquement le pays.

Le Qatar a besoin de renforcer sa cohésion interne et puisque le nouveau premier ministre et ministre de l’intérieur en fait sa priorité, pour une réussite du pays il faut  intégrer ses jeunes. La loi du nombre mènera naturellement où par attraction, certains d’entre eux vers la police et l’armée mais avec un engagement qui sera tout autre.  Il faut éviter le « gaspillage intellectuel » car ces jeunes partiront sans doute dans les autres pays proche du Qatar et seront les « meilleurs ennemis », pour avoir eu l’impression d’être nés quelque part.