Il était une fois les perles du Qatar.

Collier de perles

Une légende arabe dit que la perle est une goutte de rosée tombée du ciel pendant les nuits de pleine lune.

Une vieille histoire chinoise raconte

Une vieille histoire chinoise raconte qu’elles furent conçues dans le cerveau d’un dragon. Les grecs et les romains savaient que les perles se trouvaient dans les huitres. Amateur de perles, je peux vous dire que pour moi, les meilleures perles naturelles du monde proviennent du Golfe Persique. Les perles de cette région se caractérisent par un lustre exceptionnel dû à un mélange de courants d’eau douce et d’eau salée présents dans le Golfe. Léonard Rosenthal, le célèbre bijoutier, auteur du Royaume de la perle en 1919, ne s’y était pas trompé. Chaque année, en septembre, à la fin de la saison de la pêche, malgré la canicule, il venait choisir lui-même les plus belles perles du Golfe pour leurs reflets rosés. Hussein Al Fardan, le qatarien,  sans doute un des plus grands collectionneurs de perles au monde ajoute «  Et comme les Parisiennes en étaient folles, on a vite parlé de rosée parisienne ».

Au Qatar avant le pétrole il y avait les perles

La moitié de la population du Qatar d’antan partait d’avril à septembre pour la récolte des perles. Une véritable armada de plusieurs centaines de bateaux.  Le « nahlam » entonnait des chants de marins rappelant les exploits des pécheurs, la nostalgie des siens et les dangers de la mer. On raconte que certains partaient de Al Zubarah, moins exposé sur cette partie du Qatar. Cette tradition séculaire avait ses rituels et son vocabulaire. Le jour du départ, appelé la ‘dacha’, et le jour du retour, le ‘gofal’, les familles des pêcheurs étaient nombreuses sur le quai. Malheureusement tous ne revenaient pas, descendre à 50 mètres de profondeur des dizaines de fois par jour en bloquant sa respiration pendant 2 à 3 minutes, le corps n’apprécie pas. C’est ce qui avant 1930 faisait vivre une bonne partie des habitants du Qatar et du Golfe Persique.

1930, est advint la perle de culture.

Le japonais Mikimito Kokichi permet le premier une approche de la culture contrôlée. La différence entre la perle fine et la perle de culture est que,  dans la première le corps étranger entre dans le mollusque par accident alors que dans la seconde, il est inséré délibérément par un technicien. Ensuite, le mollusque crée la perle. A présent, la plupart des perles sont cultivées et à peu près 70 % proviennent du Japon. En janvier 2010, le président de l’Autorité des musées du Qatar qui inaugurait une exposition au musée d’Art islamique déclarait «  La perle constitue le patrimoine commercial et culturel du Qatar ». Depuis quelques années, plusieurs pays du Golfe font revivre cette pêche traditionnelle. Le Qatar célèbre cette tradition durant la semaine culturelle qu’il organise chaque année. Hussein Al Fardan quant à lui, il aime tellement les perles qu’il a fait construire  une île artificielle de 4,1 millions de mètres carrés en forme de perles à 350 mètres de la côte, « The Pearl ».

Il était une fois une relation entre un pays,  le Qatar, et  une goutte de rosée tombée du ciel pendant les nuits de pleine lune, l’histoire continue.