ONU : appel à la cessation immédiate de toutes les attaques contre les soins de santé en Ukraine

Au dix-huitième jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les chefs de trois agences des Nations Unies ont appelé dimanche 13 mars 2022 à la cessation immédiate de toutes les attaques contre les soins de santé en Ukraine.

Plus de 30 attaques documentées

« Aujourd’hui, nous appelons à la cessation immédiate de toutes les attaques contre les soins de santé en Ukraine. Ces attaques horribles tuent et blessent grièvement des patients et des agents de santé, détruisent des infrastructures de santé vitales et obligent des milliers de personnes à renoncer à accéder aux services de santé malgré des besoins catastrophiques », ont déclaré la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Catherine Russell, la Directrice générale de l’agence des Nations Unies chargée de la santé reproductive et sexuelle (UNFPA), Dr Natalia Kanem, et le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué conjoint.

Selon eux, attaquer les plus vulnérables est « un acte de cruauté inadmissible »

En Ukraine, depuis le début de la guerre, 31 attaques contre les soins de santé ont été documentées via le système de surveillance des attaques contre les soins de santé de l’OMS.

Selon ces rapports, dans 24 incidents, des établissements de soins de santé ont été endommagés ou détruits, tandis que dans cinq cas, des ambulances ont été endommagées ou détruites. Ces attaques ont fait au moins 12 morts et 34 blessés, et ont affecté l’accès et la disponibilité des services de santé essentiels. L’OMS vérifie d’autres rapports, car des attaques continuent d’être signalées malgré les appels à la protection des soins de santé.

« Les attaques contre les soignants et les agents de santé ont un impact direct sur la capacité des personnes à accéder aux services de santé essentiels – en particulier les femmes, les enfants et d’autres groupes vulnérables. Nous avons déjà vu que les besoins en soins de santé des femmes enceintes, des nouvelles mères, des jeunes enfants et des personnes âgées en Ukraine augmentent, tandis que l’accès aux services est sévèrement limité par la violence », ont souligné les trois hauts responsables onusiens.

Plus de 4.300 naissances ont eu lieu en Ukraine depuis le début de la guerre et 80.000 Ukrainiennes devraient accoucher au cours des trois prochains mois. L’oxygène et les fournitures médicales, y compris pour la gestion des complications de la grossesse, sont « dangereusement bas ».

Un système de santé mis à rude épreuve

« Le système de santé en Ukraine est clairement mis à rude épreuve, et son effondrement serait une catastrophe. Tous les efforts doivent être faits pour empêcher que cela se produise », ont déclaré Mme Russell, Mme Kanem et M. Tedros. « Le droit international humanitaire et les droits de l’homme doivent être respectés, et la protection des civils doit être notre priorité absolue ».

Selon eux, les partenaires humanitaires et les agents de santé doivent être en mesure de maintenir et de renforcer en toute sécurité la prestation des services de santé essentiels, y compris la vaccination contre la Covid-19 et la poliomyélite, et la fourniture de médicaments vitaux aux civils à travers l’Ukraine ainsi qu’aux réfugiés qui fuient vers les pays voisins.

Les services de santé doivent être systématiquement disponibles aux points de passage des frontières, y compris les processus de soins et d’orientation rapides pour les enfants et les femmes enceintes, ont-ils ajouté.

« Il est essentiel que les acteurs humanitaires aient un accès sûr et sans entrave pour atteindre TOUS les civils dans le besoin, où qu’ils se trouvent. L’UNICEF, l’UNFPA et l’OMS travaillent avec des partenaires pour intensifier les services vitaux et le soutien afin de répondre aux besoins sanitaires urgents. Nous devons être en mesure de livrer en toute sécurité des fournitures médicales d’urgence – y compris celles nécessaires aux soins obstétriques et néonatals – aux centres de santé, aux installations temporaires et aux abris souterrains », ont souligné les trois hauts responsables onusiens.

« Les soins et les services de santé doivent être protégés de tout acte de violence et d’obstruction. Au milieu de la pandémie de Covid-19 en cours, qui a déjà mis à rude épreuve les systèmes de santé et les travailleurs de la santé, ces attaques ont le potentiel d’être encore plus dévastatrices pour la population civile. Dans l’intérêt des agents de santé et de toutes les personnes en Ukraine qui ont besoin d’accéder aux services vitaux qu’ils fournissent, les attaques contre toutes les infrastructures de soins de santé et autres infrastructures civiles doivent cesser », ont-ils ajouté.

« Enfin, nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, qui comprend un accès sans entrave afin que les personnes dans le besoin puissent accéder à l’aide humanitaire. Une règlement pacifique pour mettre fin à la guerre en Ukraine est possible », ont conclu les chefs de l’UNICEF, de l’UNFPA et de l’OMS.