Gilets jaunes la lutte continue

Malgré le lâche attentat terroriste de Strasbourg, malgré la mort d’un gilet jaune renversé par un camion à Avignon, les causes profondes de la révolte d’une partie de la population française sont toujours d’actualité, ce qui conduit à la poursuite de la lutte pour une grande majorité des gilets jaunes.


Le président Macron n’inspire pas confiance

Le lundi 10 décembre 2018 au soir, Emmanuel Macron s’est exprimé pour annoncer plusieurs mesures qui avaient comme objectif de permettre de terminer la lutte engagée par les gilets jaunes. Or, l’essentiel des gilets jaunes ont estimé que le compte n’y était pas et que notamment l’affaire des 100 euros du SMIC ressemblait fort à une arnaque.

Emmanuel Macron qui n’inspirait pas confiance a aggravé son cas, pourtant il a bénéficié de l’aide de la plupart des politiques et d’une aide massive des chaines d’information en continu, en particulier LCI, qui ont tout tenté, en se servant notamment des « casseurs », pour convaincre les gilets jaunes de mettre fin à ce mouvement citoyen.

Alors que ces médias regagnaient du terrain auprès des téléspectateurs et même d’une bonne partie des gilets jaunes, par leur attitude de subordination au pouvoir en place, ils se sont une nouvelle fois décrédibilisés, laissant ceux qui recherchent à s’informer s’égarer sur les réseaux sociaux.


Le lâche attentat terroriste de Strasbourg

Au lendemain de l’intervention du président Macron, une fusillade terroriste a eu lieu dans le centre-ville de Strasbourg, ce mardi 12 décembre 2018 au soir, faisant au moins deux morts – une autre personne se trouve en état de mort cérébrale – et plusieurs blessés, dont certains grièvement. Une vaste opération de police est en cours pour retrouver Cherif Chekatt, le tireur présumé, toujours en fuite, fiché S pour radicalisation.

Dès l’annonce de cet acte lâche et barbare, de nombreux politiques proche du pouvoir dominant ou ayant eu à gérer le pays, ont appelé les gilets jaunes à suspendre le mouvement et les manifestations. Sur les plateaux de télévisions, la plupart des politiques, journalistes, experts en tout genre, ont voulu peser sur le mouvement des gilets jaunes pour qu’il fasse « une pause ».

Même les syndicalistes représentants les forces de l’ordre ont été utilisés, ceux-ci reconnaissait que le manque de moyens criant et une intense fatigue, ne leur permettrait pas de faire face à cette situation complexe. Ils demandent en quelque sorte aux gilets jaunes de suspendre leur lutte à cause des incohérences de l’état qui ne donne pas les moyens aux forces de l’ordre notamment en ressources humaines et moyens matériels.


Les Gilets jaunes n’ont pas d’autre choix que de continuer leur lutte

Malgré le lâche attentat terroriste de Strasbourg, malgré la mort d’un gilet jaune renversé par un camion à Avignon, les causes profondes de la révolte d’une partie de la population française sont toujours présentes, en particulier la peur du bas de la classe moyenne d’être aspirée par la pauvreté, ce qui conduit à la poursuite de la lutte pour une grande majorité des gilets jaunes.

Certes, le manque d’organisation pèse sur le mouvement et occasionne parfois des dégâts immenses comme le propos« complotistes » de Maxime Nicolle qui laissait supposer au soir de l’attentat que cet évènement aurait pu être programmé par le pouvoir en place.

Tous les journalistes ont profité de ces propos « stupides et ridicules » pour affaiblir la globalité des gilets jaunes.

Le manque d’organisation fait aussi fleurir de nombreuses revendications de plus en plus politiques comme le RIC ou l’assemblée citoyenne, heureusement qu’il reste encore quelques revendications comme la baisse de la TVA sur les produits de premières nécessités, sinon on pourrait en conclure que les gilets jaunes sont devenus « un parti politique aux multiples appartenances ». 


En forme de conclusion provisoire

Il faut apporter tout le soutien possible aux familles touchées par l’attentat de Strasbourg car la souffrance est énorme. Il ne faut en aucun cas utiliser ce lâche attentat terroriste pour faire capituler les gilets jaunes.

La peur du déclassement social, la peur de la marginalisation pour de nombreux citoyens français est dramatique. Combien de milliers de morts découlent d’une situation sociale inacceptable pour des millions de français qui ne mangent plus correctement, ne se soignent plus et qui n’ont plus d’espoir ?

La révolte citoyenne des gilets jaunes est bien plus grave qu’il n’y parait. Elle remet en question, souvent maladroitement, l’ensemble de la société française qui détourne la tête, alors qu’un français sur 6 est marqué du sceau de la pauvreté.

Faire capituler les gilets jaunes aujourd’hui entrainera fatalement la naissance d’une forme de terrorisme interne à la France à base sociale.

Regardons bien sur les ronds-points, certes il y a quelques pauvres, mais il y a avant tout tous ceux qui directement ou indirectement craignent de tomber dans la spirale de la pauvreté et de disparaître de notre vue. Il faut faire en sorte que cette partie du peuple reste accroché au reste de la France qui ne va pas trop mal ou qui va bien.

Le pire serait que le bas de la classe moyenne imagine qu’ils ont décroché et qu’ils n’ont plus rien à perdre.