Le soutien de la France au Qatar dans la crise du Golfe est une erreur diplomatique

L’envoyé spécial de l’état français pour les pays du Golfe Bertrand Besancenot en encourageant le Qatar à camper sur ses positions ne facilite pas la résolution de cette crise.

Il faut entendre toutes les parties

La crise initiée dans le Golfe entre l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte contre le Qatar depuis le 5 juin 2017 peut être résolue à la condition que chaque partie fasse un pas vers l’autre. L’encouragement officiel de la France, via l’envoyé spécial de l’état français pour les pays du Golfe Bertrand Besancenot, à la ligne qatarienne, est une erreur stratégique et diplomatique qui sera imputée au président Macron.

Il faut constater la petite avancée du Qatar en matière de lutte contre le financement du terrorisme international. En effet si comme l’indiquent les autorités qatariennes, ils ne finançaient pas ce terrorisme, l’effort à faire est quasi inexistant.  Or, il faut s’entendre sur ce qu’on appelle terrorisme et les différentes méthodes de financement.

Quant aux autres revendications des 4 initiateurs de la crise, comme le rapprochement avec l’Iran, la déstabilisation via les médias, la base turque… rien n’a été entrepris bien au contraire. Si le Qatar doit sauvegarder sa souveraineté il doit admettre qu’il ne peut pas susciter une inquiétude permanente chez ses voisins.

Le Koweït ne peut pas résoudre la crise dans le Golfe

Cette crise pourtant préparée à l’avance, dont l’objet était de faire bouger le Qatar, est un désastre pour l’ensemble des parties car la médiation a été confiée au Koweït qui n’a aucune autorité. Ce ne sont pas les aides externes, comme les US qui n’ont aucune crédibilité à cause du positionnement de Trump et de ses tweets ou la France  qui s’aligne sur la position qatarienne, qui permettra d’aller à la solution.

D’ailleurs, si demain un compromis bancal était trouvé, il ne durerait pas, car l’émir du Qatar qui avait pris des engagements en 2014 et 2015 n’a pas respecté sa parole et sera difficilement un interlocuteur fiable. Ceci explique sans doute qu’en début de crise, une tentative de mise à l’écart des autorités qatariennes a été initiée par le quartet ce qui a envenimé encore plus la situation et exacerbé l’hyper nationalisme qatari.

Les revendications du quatuor sont excessives et l’immobilité du Qatar suicidaire, invoquer les problèmes liés aux familles séparées, au manque de possibilités économiques ou au déficit de sécurité ne permettra pas de résoudre ce conflit. La présence de Bertrand Besancenot ne sert à rien car la France comme d’habitude s’aligne sur les choix qatariens qui notamment en Syrie ont disqualifié l’état français.

Il faut trouver une tierce partie pour arriver à bâtir un véritable compromis, public et suivi, pour que le vivre ensemble redevienne la norme dans le Golfe persique.