Iran, austérité et conservateurs mettent à mal l’autorité publique

Il faut prendre au sérieux ce qui se passe en Iran car les deux éléments de cette crise,  austérité et conservatisme religieux existent dans de nombreux pays du Golfe persique et bien au-delà. Plus grave encore c’est bien l’autorité publique qui est remise en cause.

Des raisons profondes d’insatisfactions

Le président iranien Hassan Rohani avait dans un premier temps admis les manifestations en cours dans son pays. Mais dès ce lundi premier janvier 2018, il a menacé les manifestants, car le nombre de morts se multiplie et il voit bien que les conservateurs battus aux élections souhaitent reprendre par la violence leur revanche.

Les deux causes fondamentales de la crise iranienne commencée depuis quelques jours reposent sur l’austérité et le manque d’esprit démocratique des conservateurs religieux.

L’austérité vécue par plusieurs générations d’iraniens  devient un fardeau trop lourd à porter. Les récentes mesures annoncées, accentuant cette rigueur, ont fait déborder le vase des frustrations. Rohani a été réélu parce qu’il représentait une possible évolution du régime théocratique qui dirige l’Iran. Le carcan imposé par les conservateurs au pouvoir depuis des décennies, détournant des sommes considérables de l’économie réelle, pour financer des combats idéologiques auquel s’est ajouté un blocus étranger, a rendu la vie des iraniens insupportable.

Or Rohani n’a ni diminué l’interventionnisme de l’Iran dans sa région, ni amélioré le quotidien d’une manière palpable  de sa population. Faut-il en tirer la conclusion que l’islam politique finalement, pas plus que les autres régimes politiques, ne se soucie des populations qu’il dirige ? C’est aussi le dilemme auquel sont confronté les Frères Musulmans dans le camp sunnite qui prônent aussi une gestion de l’état sous couvert de règles religieuses.

En matière politique tout reste encore à inventer

En matière de gestion des citoyens tout reste encore à inventer, tout au plus certaines expressions d’organisations politiques comme la République donnent l’illusion d’un espace de liberté et de participation à l’être humain. On pourrait croire que les humains utilisent le passé pour se forger un meilleur avenir, or ce qui se passe en France, avec l’insolvabilité de toute la classe politique (déconfiture) qui a conduit à la création du parti unique du président Macron, montre que les français aiment jouer avec le feu, puisque chacun sait que ce type de parti conduit inexorablement à l’autoritarisme et à terme au fascisme.

L’autorité publique dans n’importe quel pays repose sur un fragile équilibre avec de nombreux considérant. L’Iran de Rohani risque de tanguer, mais les incidents de Champigny, où l’autorité publique, ayant surestimé sa force face à une bande venue du monde virtuel, s’est fait rosser, montre que nulle part sur la planète cet équilibre a été trouvé. En matière politique tout reste encore à inventer !