Le Qatar intérieur au premier janvier 2018

Je démarre ma vie en prison avec ma maman car je suis né hors mariage

La vie ne s’améliore pas autant que le racontent les autorités et leurs médias.

Le Qatar virtuel et la réalité

Les responsables politiques du Qatar utilisent la presse nationale pour nous raconter des histoires. Cet ainsi que le rédacteur en chef du Gulf Times fait une liste impressionnante d’avancées politiques et sociales, mais l’observation de ce pays depuis avril 2013, nous incite à la plus grande prudence quant à ses réalisations. Dire que le statut des expatriés s’améliore sensiblement montre à quel point ce monsieur est déconnecté de la réalité ou alors son propos est volontaire.

La difficulté à recruter dans des points sensibles au Qatar et la baisse globale du pouvoir d’achat, même si on reporte à 2019 la mise en place de la TVA à 5 % fait réfléchir, plus d’un expatrié. Il en est de même pour les petits entrepreneurs étrangers qui prennent conscience qu’il existe au Qatar des « pilleurs d’entreprises,» parfois au sommet même de l’état, sans doute un reste de la culture qatarienne du temps où ses habitants pillaient les bateaux de passage au large de leurs côtes.

Le point le plus impressionnant est vraisemblablement les élections à la Shura, alors qu’aujourd’hui ses membres sont tous désignés. Nous verrons qui sera réellement élu, car sans l’existence de partis politiques ou associations politiques, il est possible qu’on assiste à une désignation déguisée parmi les grandes familles du Qatar, laissant une fois encore la classe moyenne en dehors du jeu politique. Peut-il en être autrement, quand on voit le comportement des autorités qatariennes sur des sujets de la vie courante ?

Mentalité de mercenaire

Comment peut-on nous faire croire que le Qatar ouvre un véritable statut aux expatriés résidents, parfois depuis longtemps dans le pays, alors que cet état ne reconnait pas ses propres enfants. Les enfants qatariens, issus d’un mariage entre une qatarienne et un étranger, n’auront toujours pas la nationalité qatarie au premier janvier 2018.

Le droit du travail quant à lui évolue à la vitesse d’un escargot et ce n’est pas la cogestion entre le Qatar et l’OIT qui changera grand-chose dans les mois à venir.

Quant aux droits de l’homme, le rédacteur en chef du Gulf Times ne manque pas de culot en prétendant que tout est réglé. Allez demander aux milliers d’individus qui sont dans les prisons qatariennes comme par exemple, Marongiu ou Nash ou une femme qui a eu le malheur d’avoir un enfant hors mariage, quel est leur point de vue ?

Le peuple qatarien et les expatriés finiront à terme par se fatiguer des volontés d’ingérences, de conquêtes et du surarmement des dirigeants qatariens. Les détournements de fonds considérables de la vie économique pour ces actions éphémères, se font au détriment des populations de ce pays. Ceci finira par déstabiliser le Qatar intérieur qui souffre des choix imposés par le petit commando qui dirige le pays et qui a étouffé l’expression libre, en muselant ou en détruisant l’information naissante.