Qatar, hypocrisie du langage diplomatique et piège américain

L’émir du Qatar va rencontrer la semaine prochaine Donald Trump, le président américain, celui qui a encouragé les saoudiens et alliés à initier une crise sans précèdent dans le Golfe.

La diplomatie est la dentelle de l’hypocrisie

Tamim bin Hamad Al Thani, l’émir du Qatar vient d’arriver à New York pour participer à la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il va faire un discours très attendu et il va rencontrer Donald Trump le président américain. Ils se sont parlés au téléphone plusieurs fois récemment, mais le tête à tête devrait être passionnant.

L’écrivain belge Patrick Lowie dit que la diplomatie est la dentelle de l’hypocrisie, cette rencontre est un exemple criant de cette affirmation.

Donald Trump, le président américain est celui qui a encouragé les saoudiens et alliés à initier une crise sans précèdent dans le Golfe sous prétexte de la lutte contre le terrorisme et d’un rapprochement imaginaire avec l’Iran. Il a fait glisser le Qatar dans un piège dont il est difficile de sortir. Trump peut-il encore mettre fin à la crise qu’il a précipité ? Rien n’est moins certain, car les saoudiens et alliés, tombés aussi dans ce piège, n’ont aucune envie de perdre la face à cause d’un joueur de poker devenu président des US.

Trump connait-il vraiment Tamim al Thani, l’émir du Qatar ?

Malgré les moyens importants des US, personne n’est capable de savoir ce que la tête de l’émir renferme. Si Trump joue au manipulateur, pour « taxer » tous ces pays et les tenir dans sa main, il a tout intérêt à mettre fin rapidement à cette farce qui pourrait déstabiliser pour longtemps un territoire qui compte dans l’économie mondiale. L’affaiblissement du Golfe  peut conduire à l’annulation de nombreux contrats ou pire à un conflit militaire où l’Iran ne resterait pas observateur, invoquant sa sécurité.

Si Trump est un joueur de poker, l’émir Tamim en a fait sa spécialité. Si Trump ne sait pas toujours où il va, ce n’est pas le cas de Tamim al Thani. L’émir du Qatar est tout à fait capable de promettre beaucoup à Trump, de donner une place économique privilégiée à l’Europe, de renforcer les troupes turques sur son sol et négocier avec la Chine l’implantation expresse d’une base militaire sur son sol. Non pas pour l’argent comme le fait Djibouti, mais qui mieux que les chinois peuvent tenir tête aux américains, ne pas craindre l’Arabie saoudite et avoir l’aval des iraniens ?

Fin 2014, un accord était trouvé entre le Qatar et ses voisins du Golfe pour apaiser leurs relations. Quelques jours plus tard l’émir Tamim al Thani annonçait un accord militaire avec la Turquie. Ceci devrait servir d’exemple pour tous ceux qui croient savoir de quoi est capable l’émir du Qatar.

Les jours à venir, mes chers lecteurs vont être passionnants…