Doha 28 mars 2017, le développement du secteur hors hydrocarbures

La diversification de l’économie qatarienne profitera-t-elle à la jeunesse de ce pays ? L’ouverture aux capitaux étrangers pour la financer montre que le Qatar a déjà capitulé.

Du discours officiel du Qatar et la réalité

Depuis quelques années, tous les politiciens qatariens, du sommet de l’état au plus petit des ministres assènent le même refrain, le salut du Qatar passe par la diversification de l’économie. Hier encore, le Cheikh Ahmed bin Jassim bin Mohammed Al-Thani, ministre de l’Economie et du Commerce le rappelait au Forum UK – Qatar qui se tient actuellement au Royaume Uni. C’est même le fil rouge qui conduit la déclinaison de Vison 2030 pour la période 2017-2022. Force est de constater que si on compare le Qatar aux autres pays du Golfe, une certaine réussite est au rendez-vous. Si le Qatar a mangé son pain blanc en matière de diversification le plus difficile reste à venir.

Le Qatar malheureusement est géré comme une entreprise et non comme un état. Son point faible est sa jeunesse qui n’est pas considéré comme il se doit. La génération actuelle au pouvoir, les 30 – 45 ans n’ont pas le recul nécessaire pour intégrer le mal être de la génération qui arrive. Ils attendent énormément des jeunes qatariens de 16 – 25 ans, mais ils ne tiennent pas compte des aspirations de cette tranche de la population et surtout, préoccupé par la rentabilité immédiate, les autorités qatariennes ne donnent pas aux jeunes qatariens la possibilité de faire leurs armes. Le contexte législatif en matière de création et gestion d’entreprise n’est pas à la hauteur de la situation, malgré les apparences.

La jeunesse qatarienne est enfermée dans un carcan tradition – religion qui a tendance à contenir l’imagination au lieu de la faire exploser. En outre, le droit d’expression est limité et la démocratie autre que tribale inexistante. La solution associative, via Qatar Foundation, sorte de grand incubateur d’idées, vient elle aussi de subir des assauts successifs d’économistes qui ne jurent que par le court terme, le dernier plan de restructuration en date évoque la suppression de plus de 800 emplois.

Pendant ce temps-là, les politiciens qatariens capitalisant sur une certaine réussite, issue essentiellement du règne de l’émir Hamad, rêvent à un futur qui n’existe que dans leurs discours. Les autorités qatariennes, comme dans d’autres pays, finissent par croire aux propos qu’ils assènent par les moyens d’agences de communications sans scrupules.

Une donnée est à remarquer, la gestion actuelle du Qatar ne va pas dans le sens de la jeunesse qatarienne. Lorsqu’on est contraint de solliciter les capitaux étrangers pour développer son futur on peut affirmer que le Qatar a déjà capitulé.