Les rapports entre le Qatar et la Tunisie ont bien changé

Il fut un temps où le Qatar aurait mis sur la table des milliards pour aider la Tunisie dans son développement économique, aujourd’hui il propose une conférence internationale économique à la place.

La visite du président tunisien à Doha, ce mois de mai 2016, peut être qualifié de nécessaire plus qu’historique

Finalement les trois jours passés au Qatar par le président tunisien Béji Caïd Essebsi étaient une nécessité. Les rapports entre les deux pays étaient au stade de calme plat. La Tunisie avait besoin de la confirmation que le Qatar resterait bien le deuxième investisseur dans ce pays, après la France. Béji Caïd Essebsi avait aussi besoin d’entre-ouvrir la possibilité d’une amélioration sensible des échanges économiques en particulier un nombre plus élevé de travailleurs tunisiens au Qatar.

Une réponse, toute en finesse a été apportée par le Qatar que nous pourrions résumer ainsi, aide toi et le Qatar t’aidera. Si le président tunisien fut accueilli par un ministre, le repas fraternel et traditionnel fut présidé par l’émir Tamim. Si le Qatar confirmait bien son intention d’investir en Tunisie pour l’avenir il propose une conférence internationale économique, un tour de table financier en somme, pour faire plus. Si le Qatar répond positivement à l’idée d’un fond de placement entre les deux pays, chacun apportera un milliard. Si le Qatar acquiesce pour plus de travailleurs tunisiens, alors que la crise économique atteint tous les pays du Golfe, le Qatar a rappelé que depuis ces trois dernières années le nombre de tunisiens évolue rapidement…

Il fut un temps où le Qatar aurait mis sur la table des milliards pour aider la Tunisie dans son développement économique mais les rapports entre le Qatar et la Tunisie ont bien changé. Ennahdha n’est plus au pouvoir et la méfiance d’un certain nombre de tunisiens envers les qatariens est toujours présente. Ce qui nous fait dire, la visite du président tunisien à Doha, ce mois de mai 2016, peut être qualifié de nécessaire mais certainement pas historique