Le Qatar fait-il les bons choix économiques ?

Ce mois de septembre 2015 se termine mal pour le Fonds souverain qatarien Qatar Investment Authority (QIA). Après « la sale affaire » de Volkswagen dont on ne connait pas exactement à terme l’étendue des dégâts, voici un autre désastre qui arrive, l’effondrement boursier de Glencore où QIA possède 8,2 %. Le manque de prudence, le paraître et non l’action efficace, la pratique d’une fuite en avant, pourraient à terme déstabiliser ce pays qui a pourtant de nombreux atouts.

 

Qatar Investment Authority touché par de mauvais placements

Si l’affaire Volkswagen a été rapide et brutale, l’effondrement de la valeur boursière de Glencore était annoncé.

Le media le Monde explique les difficultés du groupe suisse de matières premières Glencore. « Une note publiée par la banque britannique Investec sur l’endettement des sociétés actives dans les matières premières a mis le feu aux poudres », a déclaré lundi à l’AFP un analyste d’une banque zurichoise sous couvert d’anonymat.

Ce qu’on reproche à Glencore c’est qu’il ne restructure pas alors qu’il est fortement endetté. La question se pose à court terme d’un appel aux actionnaires pour « remettre au pot » tout en se désendettant. Après « la sale affaire » de Volkswagen dont on ne connait pas exactement à terme l’étendue des dégâts, voici un autre désastre qui arrive, l’effondrement boursier de Glencore où QIA possède 8,2 %. Ce mois de septembre 2015 se termine mal pour le Fonds souverain qatarien, Qatar Investment Authority (QIA), non seulement il perd de l’argent sur le papier, mais pourrait être mis à contribution en tant qu’actionnaire de ces deux sociétés.

Certes Qatar Investment Authority qui pèse plus de 200 milliards sur le papier, mais reste particulièrement opaque sur le vrai chiffre, n’est que peu touché par ces mauvais placements, toutefois ce sont deux symboles qui viennent de s’écrouler.

Le premier Volkswagen, était considère, encore il n’y a pas longtemps, comme un des plus sûr au monde. Le second Glencore, dans le secteur des matières premières, pourtant avec une gestion suisse,  montre qu’aucun placement n’est fiable à 100 %. Ceci devrait interroger les gestionnaires de QIA et au-delà les autorités qatariennes qui avec QIA préparent l’avenir du Qatar.

Le Qatar emprunte trop de mauvais sentiers

Encore quelques mauvaises affaires de ce type est l’interrogation sera levée quant à la bonne gestion de QIA. Dans l’immédiat, « la fuite en avant » des autorités qatariennes que nous dénonçons parait encore plus grave.

Ce qui nous inquiète le plus, c’est que le Qatar est dans le paraître et non dans l’action efficace. A l’exemple de la Coupe du Monde de football qui s’avère être un échec annoncé tant la réputation du Qatar aura été dégradée à tort ou à raison. Que le Qatar mette en avant une ambition footballistique cela peut se comprendre, car c’est un secteur d’activité qui directement et indirectement peut rapporter tant commercialement que pour son image. Mais, s’embarquer dans la Coupe du Monde 2022 sans estimer les contraintes, les jalousies et les évolutions notamment en matière du droit social ou des droits de l’homme, montre l’impréparation du dossier mais surtout une vision simpliste du monde.

Si le reste du monde connait mal le Qatar, les dirigeants qatariens appréhendent faussement à leur tour le monde. Ils s’en remettent à des mercenaires qui gravitent autour d’eux qui au lieu de les raisonner ne pensent qu’aux bénéfices qu’ils vont en retirer.

Le Qatar doit avant tout consolider ses fondamentaux, renforcer son autonomie notamment en matière alimentaire. Lorsqu’on voit à quel point l’administration qatarienne et le secteur privé tergiversèrent pour le développement du secteur de la volaille au Qatar, pourtant aliment basique pour l’ensemble de la population du Qatar, c’est à désespérer. Lorsqu’on a une administration qatarienne incapable de faire des économies, où des dirigeants qui malgré l’effondrement du prix des hydrocarbures tiennent toujours un discours comme si le prix du baril de pétrole était largement au-dessus de 100 $, cela montre qu’ils sont atteints de la « maladie de la haute tour ». Une maladie qui vous fait déconnecter de la réalité…

Une citation de Warren Buffett est à méditer : « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus. »