Au douzième jour de l’intervention au Yémen par la coalition arabo-sunnite

Les secours annoncés par Croix Rouge sont reportés et les combats au sol continuent notamment à Aden et sa périphérie. L’information se transforme en propagande.

 

La coalition arabo-sunnite s’inscrit dans la durée

L’Arabie saoudite prend plus soin de sa communication car elle sait que ce conflit risque de durer. Alors qu’au Comité de Sécurité de l’ONU la pause humanitaire à la demande de la Russie est mise en réflexion sans date prévue, sur le terrain la Croix Rouge avait annoncé la possibilité d’acheminer du matériel médical avec l’accord de l’Arabie saoudite mais finalement pour l’instant là aussi, c’est reporté. Au sol, les milices populaires pro-Hadi encadrées discrètement par des conseillers saoudiens résistent du mieux qu’elles peuvent avec de nombreux morts de part et d’autres mais les Houthi et leurs alliés avancent.

L’information se transforme en propagande, les journaux pro-saoudiens s’attaquent à l’ancien président Saleh pour créer la division et ternissent autant qu’ils peuvent l’image des Houthi. La presse iranienne assez discrète pour l’instant rentre dans l’arène pour rappeler les échecs du passé lorsque l’Egypte notamment dans les années 60 avait voulu se mesurer aux yéménites. Les iraniens rappellent que les yéménites sont des spécialistes de la guérilla et que tout cela pourrait devenir le Vietnam de l’Arabie saoudite.

Malheureusement au-delà des écrits médiatiques la situation ne cesse de s’aggraver pour les blessés et le pire et devant nous.

Globalement le combat est conduit par les saoudiens, les autres pays de la coalition à l’image du Pakistan soutiennent mais s’interrogent avant de mettre les pieds dans cet imbroglio. Chacun sait que l’Arabie saoudite a besoin pour l’opinion publique d’une coalition la plus large possible même si souvent ce sont plus des discours que des actes. Le cas de l’Egypte est particulier, car il doit assurer la bonne circulation des hydrocarbures dans le Golfe d’Aden en liaison avec le Canal de Suez. Les autres participants savent qu’il y aura un prix à payer pour avoir fait le choix de participer ou pas.