Fenwal, Fresenius, adieu la France.

Une entreprise capitaliste allemande achète un concurrent français pour le faire disparaître. Dans la logique capitaliste c’est un acte commun.

Fresenius le profit avant tout dans l’affaire Fenwal

Une entreprise capitaliste internationale de 150 000 personnes quel que soit sa nationalité n’a qu’une idée en tête, le profit avant tout, pour assurer son avenir. L’achat d’un concurrent pour le faire disparaitre, après l’avoir « pillé » de sa clientèle et de ses savoirs est un acte commun, si in fine, l’entreprise ne perd pas d’argent à court terme, cela fait partie de l’achat de parts de marché.

C’est probablement ce qui est arrivé dans l’affaire « Fenwal », crée en 1970 au cœur de la France, dans la petite ville de La Châtre, cette société produit des poches de sang. Elle devient américaine de 1979 à 2006 (Baxter), avant d’être achetée par le fonds d’investissement américain Texas Pacific. Ces six années permettent à Texas Pacific de se rembourser l’essentiel de sa mise et de vendre en faisant un « beau profit ». Le fonds américain vend à multinationale allemande Fresenius Kabi en 2012 qui met la plaque tombale sur Fenwal en octobre 2014, en annonçant la suppression de 338 emplois sur 461, la différence de personnels est pour terminer un contrat en cours. Nul doute que cette entreprise ne survivra pas à la fin du contrat qui s’achève en 2018, c’est dans la logique capitaliste d’acquisition de parts de marché. Tous les discours pour expliquer le choix des dirigeants du groupe ne sont que des habillages conduits par des professionnels de « l’enfumage ». La multinationale ne veut céder cette entreprise à personne, dans sa logique elle doit disparaître. S’il en était autrement, suite à une baisse du marché, elle aurait pris des mesures « provisoires » et l’arsenal pour répondre à ce type de situation existe en France. L’entreprise Fenwal a été achetée pour disparaître.

Des moyens sont déjà budgétés pour « adoucir la mort de l’entreprise » et permettre aux salariés, s’ils se défendent bien, de garder la tête hors de l’eau deux à trois ans, au-delà ils tomberont dans le « pot commun » des sinistrés de la crise.

Cette situation a déjà été vécue ailleurs, dans l’arsenal du droit français on ne peut obliger un possesseur d’une entreprise à la céder lorsqu’il souhaite adapter ses moyens de productions. Le problème se posera lors de la fermeture de la partie restante, mais d’ici là le rapport de force sera moins important.

Il est intéressant de remarquer dans cette affaire « Fenwal » que les organisations syndicales n’étaient pas présentes dans l’entreprise. Il n’y a qu’un comité d’entreprise, loin d’être révolutionnaire. Ceci montre que quand on agite l’épouvantail syndical pour justifier « la crainte » des employeurs étrangers, cela n’est pas très sérieux.

Que faut-il conclure, à titre provisoire, de cette histoire ?

L’intérêt particulier de quelques actionnaires de Fresinius est certainement plus important qu’un collectif de personnes dans le cœur de la France, dans la ville de La Châtre et des alentours. Les salariés ont eu raison de manifester en se rendant à Francfort comme ils l’ont fait, car ils pourront obtenir, s’ils dérangent ces actionnaires, de quoi « survivre » quelques temps de plus, mais sur le fond, il manque le droit nécessaire qui permettrait de combattre ce capitalisme sans scrupules quel que soit la nationalité de l’entreprise. Les gouvernants actuels et ceux du passé n’ont pas donné aux salariés les moyens d’assurer leur défense dans ce monde capitaliste. Alors, il n’est pas étonnant que cet acte se produise car dans la logique capitaliste, la fermeture d’une entreprise pour restreindre la concurrence et augmenter à terme ses profits est un acte commun.