Le Qatar dit échapper à la crise des hydrocarbures

Le Qatar publie les prévisions économiques 2015 – 2016. Ce qui permettra au cours des prochains mois de vérifier la crédibilité non seulement des services du ministère des finances mais aussi des plus hautes autorités du Qatar.

 

Deux bonnes années en perspectives

L’Arabie saoudite, premier pays exportateur mondial de pétrole, a pris en compte, selon le media « Boursorama.com », la dégringolade des cours du brut en prévoyant un déficit important pour son budget 2015, tout en continuant à augmenter ses dépenses. Simultanément le Qatar annonçait qu’il n’y aura aucun déficit et qu’en outre sa croissance allait augmenter sur les deux prochaines années. Les prévisions économiques du Qatar pour 2015 et 2016 sont-elles fiables ? En tout cas elles sont publiées, ce qui permettra au cours des prochains mois de vérifier la crédibilité non seulement des services du ministère des finances et celui de la planification mais aussi des plus hautes autorités du Qatar.

La communication « positive » du Qatar repose sur des éléments tangibles comme l’accélération des travaux d’infrastructures. Sur ce sujet en tant que donneur d’ordres, nonobstant les éternels retards, le Qatar peut peser sur sa croissance sur la période 2015-2016 et sans doute quelques années de plus. Mais sur le développement global du secteur hors hydrocarbures, nous sommes moins convaincus de la fiabilité des prévisions. Plus surprenant encore est la maîtrise de l’inflation, alors que tous les ingrédients sont en place pour qu’elle évolue fortement.

Dans la plupart des pays, il existe des organismes indépendants, pour vérifier la véracité des chiffres gouvernementaux, or ce n’est pas le cas au Qatar. Celui qui viendrait contrarier la communication « officielle » pourrait se retrouver en prison rapidement pour « fausses informations ».

Un panel de plusieurs banques est moins optimiste en matière de croissance que les autorités qataries. Nous attendons les conclusions du FMI, qui observe régulièrement les données réelles et les perspectives économiques du Qatar, qu’il situe dans le contexte international, pour nous forger une véritable opinion sur la fiabilité de ces prévisions.

Une citation de Warren Buffett me vient à l’esprit : « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus. »