La tribu, le remède à la dictature de la démocratie

Si Mélenchon avait été moins « con » il serait en train de préparer la présidentielle 2017. En faisant élire Hollande il a participé au prolongement de la dictature de la démocratie. Puisque Mélenchon ne sera jamais président, au moins pourrait-il réinventer le collectivisme en redonnant vie à la tribu.

Conversation de bistrot … virtuel

Hier soir je discutais avec mon « pote » Roger, à l’heure de l’apéro. Chacun devant son ordinateur, et chacun dans la peau de son avatar, nous étions réunis sur mon land que je possède sur Secondlife, monde virtuel où je vis de temps en temps depuis 2007. Ce cher Roger qui est un français de souche, un « ventrachoux »  vendéen,  enseigne le français à Amsterdam où il a émigré en 1994. Il a gardé de nombreuses attaches dans son « coin » et revient le plus souvent possible. Tout en sirotant un véritable apéritif nous sommes partis dans une discussion sans fin sur la situation politique actuelle en France.

Je disais à Roger que j’avais la sensation d’avoir été trahi ces temps derniers un peu trop souvent. Comme beaucoup de français j’avais voté Sarkozy en 2007 croyant qu’il aurait la force et le courage de réformer la France pour nous faire prospérer à nouveau. De gamineries en coup de gueule, le Nicolas, pas aidé par la crise, s’était perdu dans les méandres de la République. Devant son échec flagrant j’avais voté Hollande comme beaucoup pour ne pas réélire Sarkozy, histoire de lui donner une leçon. Quand je vois le résultat deux ans et demi plus tard, quelle tristesse…

Roger qui me connait bien me coupa pour placer sa tirade, car une fois lancé on a du mal à m’arrêter. « Si Mélenchon avait été moins « con » il serait en train de préparer la présidentielle 2017. En faisant élire Hollande il a participé au prolongement de la dictature de la démocratie. Puisqu’ il ne sera jamais président, au moins pourrait-il réinventer le collectivisme en redonnant vie à la tribu. »

Roger expliquait la trahison ressentie par les électeurs français lors des élections présidentielles, par l’affichage d’un programme qui pour l’essentiel n’est pas tenu. Nous vivons en fait disait-il dans une dictature de la démocratie car non seulement ils ne respectent pas le programme pour lequel nous les avons élus, mais en plus lors des élections intermédiaires on a beau leur dire que nous ne sommes pas contents du « cap », ils continuent toujours. La délégation de pouvoir que nous leur donnons se transforme en « je fais ce que je veux sans rendre compte pendant 5 ans ». Et l’autre qui vient après recommence…

« Tu sais mon ami » continua Roger «  as-tu vu ces jeunes qui combattent la police sur le barrage de Sivens, pas les écolos, les autres, as-tu vu ces jeunes qui partent faire le djihâd, as-tu vu ces jeunes qui quittent la France pour aller vivre ailleurs, même s’ il n’ y a rien de commun, c’est quand même un sacré signal à nos politiciens aveugles.

La démocratie a laissé atomiser la société et chacun se retrouve seul, fragile, croyant de moins en moins à l’avenir de la France. En détricotant le pacte républicain qui nous liait, on va vers l’aventure. La démocratie n’est même plus garante d’une répartition équitable des richesses et cela va empirer. Les corps intermédiaires n’assumant plus leur rôle, la révolte se prépare dans les entrailles de la France. Elle viendra assurément, ainsi va l’histoire de France.

 Puisque seul on arrive à rien il faut réinventer la tribu qui peut être un remède  à la dictature de la démocratie. Il nous faut créer une nouvelle société « plus collective »,  moins politicienne et faire exploser en vol ces économistes et ces financiers à la gomme qui ruinent notre planète. L’entreprise elle-même, telle qu’elle existe aujourd’hui n’est pas la bonne solution, elle est au service de quelques-uns pas de la collectivité. Alors je te le redis mon ami, puisque Mélenchon ne sera jamais président, au moins pourrait-il réinventer le collectivisme en redonnant vie à la tribu, faire la révolution, bon sang ! »

C’est une petite voix douce qui mit fin à cette discussion, ma compagne me demandait si je voulais boire un apéritif avant le repas. « Bien sûr ma chérie, mais sans alcool évidemment ! »