Les américains une fois de plus égarés au Moyen Orient

John Kerry est au Moyen Orient car plus personne ne maîtrise la situation.

Des feux qu’il sera difficile d’éteindre

La situation actuelle du Moyen Orient est avant tout le résultat d’un manque de clairvoyance de la politique américaine dans cette région. En voulant arrêter l’élan suscité par « les printemps arabes » et la constitution d’une force politico-religieuse autour des Frères Musulmans les américains sont contraints aujourd’hui de faire face à une multitude de groupes dites « djihadistes » de plus en plus sans contrôle.

Parce qu’il fallait détruire l’axe Turquie- Egypte-Qatar trop moderniste et qui faisait peur à l’Arabie saoudite, les américains ont permis au général Al Sissi de devenir le maître de l’Egypte en débarquant dans la violence le président Morsi, ont demandé à l’émir Hamad du Qatar de remettre le pouvoir à son fils pensant l’affaiblir et réduisent l’importance d’Erdogan en Turquie. Les Frères Musulmans qui ont commis sans doute de nombreuses erreurs étaient le premier essai, de grande masse, de rendre l’islam compatible avec la politique. Ils devaient aussi « faire le ménage » dans ces petits groupes incontrôlables et ramener une certaine stabilité au Moyen Orient.

En confiant le pouvoir à l’Arabie saoudite et en leur offrant en cadeau l’Egypte les américains croyaient pouvoir changer de stratégie sans difficulté majeur. Aucun des feux qui mettent en ébullition le « chaudron moyen orient » n’est éteint bien au contraire. Lybie, Syrie, Egypte, Irak, Palestine Israël… Tout s’enflamme simultanément et l’été pourrait être plus chaud que les stratèges américains avaient imaginés. On peut certes avec des drones en Irak  et des  hélicoptères Apaches en Egypte vouloir éteindre ces incendies mais sur le fond il n’y a plus aucun « élan » donc plus aucun espoir dans tout le Moyen Orient. Lorsqu’il n’y a plus d’espoir les gens n’ont plus rien à perdre et tout est possible. Ce qu’il faut aux américains c’est de la constance pour que chacun puisse s’adapter et avancer, si tout ce qui est fait aujourd’hui sera remis en cause dans moins d’un an il ne faudra pas s’étonner que le « chaudron moyen orient » finisse par exploser.