Erdogan et Macron, le pouvoir éphémère

Tout en apparence sépare ces deux hommes et pourtant leur destin pourrait être bouleversé dans les semaines à venir.

Plus on a de pouvoir, moins on en doit abuser. (Sénèque)

Au mois de janvier 2023 le président turc annonçait qu’il avançait au 14 mai 2023 les prochaines élections présidentielles et législatives. «Je ferai usage de mon autorité pour avancer l’élection au 14 mai», avait-t-il déclaré. En perte de vitesse dans les sondages, sur fond de dégringolade économique, l’homme fort de la Turquie entendait couper l’herbe sous le pied de l’opposition. Mais le destin était en embuscade.

Le 6 février 2023, à 1 h 17 min 36 s, une première secousse de magnitude de 7,8 frappe le sud de la Turquie et le nord de la Syrie.  Elle sera suivi par une autre tout aussi importante et par d’autres de moindre intensité. L’épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (Sud-Est), à 60 kilomètres environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Nous savons désormais que le nombre de morts se compte par dizaines de milliers.

Le destin de Recep Tayyip Erdogan est bouleversé, il pourrait même envisager le report des élections à plus tard.

Autre pays, autre destin, Emmanuel Macron le président français a utilisé de son pouvoir pour tenter de reformer les retraites. Alors que le pays est en grande difficulté à cause : d’une inflation qui pourrait durer, d’un accès au soins insupportable, de dégradations des conditions de  travail dans les entreprises et administrations au point que les travailleurs doutent du sens du mot « travail », d’une pauvreté qui gagne le bas de la classe moyenne et de tant de situations qui font craindre une forte augmentations des inégalités.

Président élu par défaut, Macron entend utiliser ce nouveau mandat pour continuer à détricoter le droit social français, alors que celui-ci a permis de traverser la période du Covid sans que la « maison France » s’effondre.

Rêvant de la mort du syndicalisme français, il se heurte à un mur solide et uni qui ne veut plus contempler l’effondrement du droit social  mais bien au contraire redonner confiance aux travailleurs pour un avenir meilleur.

Autre type de séisme, mais les syndicats savent que le recul de l’âge de la retraite impliquera des milliers de morts supplémentaires chaque année et un appauvrissement global tant des séniors que de la jeunesse française.

Comme Erdogan, Emmanuel Macron a cru maîtriser le pouvoir issu d’une élection des plus confuse, d’un vote souvent pour empêcher l’arrivée à la direction du pays du RN. Une légitimité acquise par l’écrasement de toute opposition pour le premier et par la ruse politique pour le second.

Tout en apparence sépare ces deux hommes et pourtant leur destin pourrait être bouleversé dans les semaines à venir.