TotalEnergies aurait pu éviter le conflit en cours

Les automobilistes français sont en colère car un tiers des stations manquent de carburants à la suite de la grève conduite en particulier par la CGT. Les ressources humaines de TotalEnergies n’ont pas été à la hauteur de la situation.

Une clause de revoyure s’imposait

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 6,2 %, selon Eurostat, rapporté par l’INSEE. Or, sur l’année 2022, les salariés français du Socle Social Commun de TotalEnergies ont bénéficié de mesures salariales représentant une augmentation moyenne de +3,5 % en 2022, en considération de l’année 2021. Auquel il faut ajouter un Intéressement-Participation qui n’impacte pas la grille salariale, c’est donc bien, en moyenne, +3,5 % d’augmentation salariale dont on parle, lorsque on le compare à l’inflation qui elle est de 6.2 % sur un an. C’est un appauvrissement à long terme, il manque au minimum 2.7 à 3 % sur l’année 2022.

La CGT et les autres syndicats qui participent aux grèves depuis plusieurs jours ont donc raison d’estimer qu’ils subiront une perte du pouvoir d’achat.

Ce n’est donc pas une grève préventive, ce qui n’existe pas en droit de travail, mais la volonté des travailleurs de TotalEnergies de ne pas subir une perte de pouvoir d’achat, au moment où l’entreprise affiche des résultats exceptionnels.

Il aurait été intelligent de la part des ressources humaines de cette entreprise d’anticiper une réunion salariale afin de boucler l’année 2022, désamorçant probablement la crise actuelle.

Mais comme de nombreuses directions des ressources humaines, celle de  TotalEnergies préfère tirer sur la corde, tant sur les salaires, les conditions de travail et l’emploi. Ce sont ces mêmes responsables qui disent être en difficulté pour pourvoir les emplois vacants.

Il est encore temps d’agir afin de boucler 2022 et se revoir en janvier 2023 pour négocier. La direction des ressources humaines de TotalEnergies porte l’entière responsabilité de la pénurie des carburants actuellement France.

Macron et son gouvernement feraient bien de mettre la pression au bon endroit, vouloir « casser le mouvement social » pourrait être cette fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase et que personne n’a prévu.

Dernière minute

 La raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique) entre à son tour dans la grève, révèle Presse Océan. La CGT et FO appellent à la grève à partir de demain, 5 heures. « Aucune goutte de produit ne sortira du site à partir de demain », assure au journal Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire de la CGT de cette raffinerie.