Soumissions et autodrépreciations

Chapitre 1, les ombres d’un monde fermé, sous chapitres 51 à 56 de l’encyclique du Pape François, Fratelli tutti.

Personne ne se sauve seul

Certains pays économiquement prospères se présentent comme des modèles culturels pour ceux qui sont moins développés, au lieu d’œuvrer pour que chaque pays croisse à sa propre manière, afin de développer ses capacités à innover à partir des valeurs de sa culture. Cette nostalgie superficielle et triste, qui porte à copier et à acheter au lieu de créer, aboutit à une fierté nationale très faible. Dans les milieux riches de nombreux pays pauvres, et parfois chez ceux qui ont réussi à sortir de la pauvreté, on constate une incapacité à accepter des caractéristiques et des processus spécifiques, ce qui provoque du mépris pour l’identité culturelle comme si celle-ci était la seule cause des maux.

Détruire l’estime de soi chez quelqu’un est un moyen facile de le dominer. Derrière ces tendances visant à uniformiser le monde, émergent des intérêts de pouvoir qui profitent d’une faible estime de soi chez les personnes, tout en essayant de créer une nouvelle culture à travers les médias et les réseaux, au service des plus puissants. Ceci est mis à profit par l’opportunisme de la spéculation financière et de l’exploitation, où les pauvres sont ceux qui perdent toujours. Par ailleurs, le fait d’ignorer la culture d’un peuple empêche de nombreux dirigeants politiques de parvenir à mettre en œuvre un projet efficace qui puisse être librement assumé et soutenu dans le temps.

On oublie qu’« il n’y a pas pire aliénation que de faire l’expérience de ne pas avoir de racines, de n’appartenir à personne. Une terre sera féconde, un peuple portera des fruits et sera en mesure de générer l’avenir uniquement dans la mesure où il donne vie à des relations d’appartenance entre ses membres, dans la mesure où il crée des liens d’intégration entre les générations et les diverses communautés qui le composent ; et également dans la mesure où il rompt les spirales qui embrouillent les sens, en nous éloignant toujours les uns des autres ».

Malgré ces ombres épaisses qu’il ne faut pas ignorer, je voudrais évoquer dans les pages suivantes nombre de chemins d’espoir. En effet, Dieu continue de répandre des semences de bien dans l’humanité. La pandémie récente nous a permis de distinguer et de valoriser de nombreux hommes et femmes, compagnons de voyage, qui, dans la peur, ont réagi en offrant leur propre vie. Nous avons pu reconnaître comment nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires qui, sans aucun doute, ont écrit les événements décisifs de notre histoire commune : médecins, infirmiers et infirmières, pharmaciens, employés de supermarchés, agents d’entretien, assistants, transporteurs, hommes et femmes qui travaillent pour assurer des services essentiels et de sécurité, bénévoles, prêtres, personnes consacrées … ont compris que personne ne se sauve seul.

J’invite à l’espérance qui « nous parle d’une réalité qui est enracinée au plus profond de l’être humain, indépendamment des circonstances concrètes et des conditionnements historiques dans lesquels il vit.

Elle nous parle d’une soif, d’une aspiration, d’un désir de plénitude, de vie réussie, d’une volonté de toucher ce qui est grand, ce qui remplit le cœur et élève l’esprit vers les grandes choses, comme la vérité, la bonté et la beauté, la justice et l’amour. […] L’espérance est audace, elle sait regarder au-delà du confort personnel, des petites sécurités et des compensations qui rétrécissent l’horizon, pour s’ouvrir à de grands idéaux qui rendent la vie plus belle et plus digne ».

Marchons dans l’espérance !

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