Apprentissage à la sauce macronienne

Le nombre des apprentis dans le supérieur explose, plus 30 % en 2019, pourtant l’apprentissage devait être la voie royale pour les jeunes qui ne choisissent pas forcément des études longues.

Des lendemains qui déchantent

Au 31 décembre 2019, il y avait en France 491 000 apprentis soit plus 50 000 par rapport à 2018. Une belle réussite des régions françaises, même si la ministre du Travail Muriel Pénicaud essaie désespérément de s’en approprier, tant son bilan au niveau du ministère est médiocre.

Je vous invite à lire un excellent article de Marc Vignaud, journaliste au Point, « Cette dynamique impressionnante, qui concerne toutes les régions et tous les secteurs, est toutefois portée par l’augmentation du nombre d’apprentis dans le supérieur qui a décollé de 30 %, alors que ce n’était pas vraiment la cible principale, le but étant de revigorer cette voie royale d’insertion sur le marché du travail pour les jeunes qui ne choisissent pas forcément des études longues. »

Selon l’association Régions de France, la réforme « favorise plutôt l’apprentissage dans l’enseignement supérieur dont le financement devient plus attractif que celui des formations infra-bac. Pour créer un centre de formation d’apprentis aujourd’hui, mieux vaut choisir une formation tertiaire qu’une formation à des métiers artisanaux ou industriels nécessitant de l’investissement (plateaux techniques…). Lorsque les régions avaient encore la main, elles étaient attentives à maintenir des formations pour les premiers niveaux de qualification ».

Notre commentaire :

Le rêve du patronat des secteurs importants comme l’UIMM ou le BTP se réalise, former des apprentis juste pour leurs besoins immédiats, tant pis pour l’avenir professionnels des jeunes en cas de crise économique dans l’entreprise.

Muriel Pénicaud se comporte surtout comme une DRH de grande société, l’intérêt immédiat est favorisé au détriment de l‘intérêt du pays et de ses citoyens. On se prépare des lendemains qui déchantent sur l’apprentissage en particulier avec la création des CFA. À partir du 1er janvier 2020, plus besoin d’une autorisation administrative ou d’une convention avec la Région pour ouvrir un CFA. Tout devient possible, le meilleur comme le pire.