La fenêtre d’Overton et la responsabilité des médias

L’impensable peut-il devenir politiquement acceptable ?

Les médias outil de la modification de la fenêtre d’Overton

Overton décrit une carte des idées du « plus libre » au « moins libre » concernant l’action du gouvernement, représentée sur un axe. Comme la fenêtre change de taille ou se déplace, une idée à un endroit donné peut devenir plus ou moins politiquement acceptable. Les degrés d’acceptation des idées publiques sont à peu près comme suit

  • Impensable
  • Radical
  • Acceptable
  • Raisonnable
  • Populaire
  • Politique

La fenêtre d’Overton est une approche permettant d’identifier les idées définissant le domaine d’acceptabilité des politiques gouvernementales possibles dans le cadre d’une démocratie. Les partisans de politiques en dehors de la fenêtre d’Overton cherchent à persuader ou éduquer l’opinion publique afin de déplacer et/ou d’élargir la fenêtre.

Les médias, en tant qu’acteurs influents de l’opinion publique, sont susceptibles d’être un outil de la modification de cette fenêtre.

Dans l’émission Clique, le médiatique politologue Clément Viktorovitch est revenu sur une séquence polémique du moment, novembre 2019.

Selon lui, les propos de Julie Graziani ne sont pas un dérapage mais une stratégie très contrôlée, reposant sur le principe de la « fenêtre d’Overton », théorisée par un lobbyiste américain. La fenêtre d’Overton désigne le « spectre des opinions dicibles au sein du débat public », c’est-à-dire ce qu’il est tolérable de dire publiquement, ou pas. Julie Graziani ferait selon lui « la promotion d’idées radicales », Clément Viktorovitch insiste bien sur ce terme. Selon lui, le fait de mentionner publiquement des idées si « radicales », suscitant l’indignation du grand public, permettrait d’élargir la fenêtre d’Overton. D’après le chroniqueur de Clique, cela amènerait progressivement le grand public à percevoir en comparaison les propositions de personnalités politiques émanant de l’extrême droite comme plus acceptables.