Thomas Piketty picore en Proudhonie

Thomas Piketty, à Paris, le 24 mai. JEROME PANCONI / EDITIONS DU SEUIL

Le média Libération met en valeur le nouveau livre de Thomas Picketty « Capital et idéologie », ou comment reprendre la construction d’une société plus juste en sortant de la « sacralisation quasi religieuse de la propriété» qui anime nos sociétés.

Le prolongement du Capital au XXIe siècle

Cette espèce de fixation, de sacralisation de la propriété comme indépassable, est un danger pour les sociétés humaines explique Thomas Picketty dans « Capital et idéologie. »

Le média Libération met en valeur le nouveau livre de Thomas Picketty « Capital et idéologie », ou comment reprendre la construction d’une société plus juste en sortant de la « sacralisation quasi religieuse de la propriété » qui anime nos sociétés.

Édité chez seuil en voici la présentation : toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c’est l’ensemble de l’édifice politique et social qui menace de s’effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C’est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l’on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.

À partir de données comparatives d’une ampleur et d’une profondeur inédites, ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l’histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu’aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates.

À l’encontre du récit hyperinégalitaire qui s’est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c’est le combat pour l’égalité et l’éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.

En s’appuyant sur les leçons de l’histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d’imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l’égalité, de la propriété sociale, de l’éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.

Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et professeur à l’École d’économie de Paris, Thomas Piketty est l’auteur du Capital au XXIe siècle (2013), traduit en 40 langues et vendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires, dont le présent livre est le prolongement.

Notre commentaire : Piketty prolonge la réflexion de Proudhon sur la propriété.