Doha le 21 novembre 2018, la politique étrangère omniprésente

Alors que l’émir Tamim termine son voyage en Europe, l’affaire Khashoggi continue à alimenter la presse internationale et surtout complique la vie politique saoudienne. On croyait que cela aurait un impact positif sur le boycott du Qatar cela devient moins certain.

Le Qatar renforce ses liens avec les pays amis pour échapper à l’étreinte saoudienne et émiratie

Après Zagreb, l’émir Tamim bin Hamad al Thani passe deux jours à Rome répondant à l’invitation du président italien Sergio Mattarella. Au-delà des objectifs économiques, l’émir venait renforcer les liens avec ces pays amis, objet de toutes les attentions de la politique étrangère du Qatar.

Tamim bin Hamad al Thani œuvre à desserrer le boycott entreprise depuis le 5 juin 2017 par l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte.

Le travail de lobbying conduit auprès du président américain, Donald Trump, par les qataris a déjà porté une partie de ses fruits, puisque celui-ci considère que le boycott du quartet devrait prendre fin.

L’affaire Khashoggi qui a jeté l’opprobre sur le Prince héritier MBS est aussi une opportunité pour le Qatar de montrer les limites du dirigeant saoudien. Dans cette affaire, Trump manque de courage et s’assoit pitoyablement sur l’éthique qui semblait être une valeur forte aux Etats Unis. Toutefois, il est possible que le Congrès américain sauve l’honneur international des USA.

Jamal Khashoggi

Tout porte à croire que MBS est le donneur d’ordre de l’exécution macabre du journaliste Khashoggi, mais pour des raisons économiques et stratégiques le Prince héritier saoudien dispose d’un permis d’assassiner délivré par Donald Trump.

On croyait que l’affaiblissement de MBS aurait un impact positif sur le boycott du Qatar, cela devient moins certain. Néanmoins, une partie de la famille royale saoudienne montre son mécontentement face à la guerre au Yémen, le boycott du Qatar et l’assassinat en Turquie de Jamal Khashoggi.

Deux scenarii peuvent être envisagés :

  • le premier le plus probable, MBS fait taire ses opposants, y compris par la violence, puisque rien ne l’arrête, la guerre au Yémen s’enlise et le boycott du Qatar continue,
  • le second, le Congrès américain dans sa grande majorité demande la tête de MBS à Trump, ce qui pourrait conduire à la mise à l’écart de MBS. Dans ce deuxième cas, une solution serait trouvée au Yémen et le boycott du Qatar serait suspendu.

Décidemment la politique étrangère pèse énormément sur l’avenir du Qatar.