Les américains souhaitent éteindre l’incendie qu’ils ont initié dans le Golfe

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Juillet 2018, une situation dans le Golfe plus compliquée qu’au début du boycott partiel du 5 juin 2017 contre le Qatar.

14 mois plus tard

La récente bévue des Emirats arabes unis qui ont payé des manifestants pour contrarier la venue de l’émir du Qatar à Londres, montre que la situation est loin de s’améliorer. L’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte indiquaient que la confiance était rompue envers le Qatar, nous étions le 5 juin 2017. Quatorze mois plus tard on ne compte pas les balourdises et les menaces des deux parties. Le Qatar vient récemment de gagner une procédure judiciaire contre les Emirats arabes unis devant la Cour Internationale de justice, mais cette décision demeure non-contraignante. Un coup d’épée dans l’eau.

L’Arabie saoudite et ses alliés rappellent leurs demandes initiales et ne croient pas que le Qatar ait changé de stratégie, même s’il a signé des accords avec les US et la France pour combattre le financement du terrorisme international. Quel camouflet pour les américains et les français !

Le comble est l’affaire du rapprochement Qatar – Iran, tout est fait pour jeter les qatariens dans les bras des iraniens.

Le Qatar met en avant la souffrance des familles séparées par ce boycott qui ne repose selon lui sur aucun fondement sérieux, n’entendant aucune des demandes du quartet, pourtant pour sortir de la crise il faudra bien lâcher du lest…

Trump initiateur du conflit dans le Golfe aimerait y mettre un terme

Chacun se souvient dans les premiers jours de la crise entre l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte contre le Qatar, comment le président américain, prenant parti, désignait le Qatar comme financier du terrorisme et lui demandait de cesser immédiatement de le nourrir. Depuis, un accord a été signé entre les deux pays sur ce sujet qui a eu comme effet de modifier le comportement public de Trump envers le Qatar sans toutefois avoir le moindre impact sur le quartet.

Quatorze mois plus tard, le président américain a demandé à ses collaborateurs de faciliter la rencontre entre les deux parties sans y parvenir car son propos n’est pas crédible. Le sommet envisagé en octobre aux USA, pourrait voir les deux parties se rencontrer mais pour constater que rien n’a réellement bougé pour parvenir à une solution même modeste.

  • Al Jazeera continue son harcèlement médiatique des pays ennemis du Qatar. La presse du quartet fait de même.
  • Les Frères musulmans, incapables de faire les évolutions politiques nécessaires sont rejetés par le quartet boycotteur et par les Occidentaux. L’image qu’ils donnent en Turquie, les condamnent irrémédiablement aux yeux du monde entier.
  • La Turquie qui au lieu de rapatrier ses troupes du Qatar, les renforce chaque jour un peu plus…

Si le Qatar ne s’est pas effondré économiquement, il paie un lourd tribut car les fournisseurs « amis », Iran, Turquie et les autres font payer le prix fort. Au point que le Qatar développe sa sécurité alimentaire, peu importe le prix, une véritable hérésie écologique, comme l’affaire des milliers de vaches convoyées par avion. Les pays boycotteurs quant eux ne bénéficient plus des milliards qataris puisqu’ils ne fournissent plus le Qatar.

 

Peut-on imaginer que cette situation dure encore des mois et des années ?

Les interlocuteurs en place, tant en Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar et US sont incapables de maîtriser leurs égos. Le pire est sans doute Donald Trump, l’homme politique le plus ridiculisé de la planète, la solution ne viendra pas de lui.

Les deux hommes qui peuvent débloquer la situation sont : le dirigeant effectif de l’Arabie saoudite, MBS et Tamim Hamad al Thani, le dirigeant du Qatar. Deux jeunes responsables à fort tempérament mais assez intelligents pour s’apercevoir que les intérêts communs sont plus importants que ce qui les divise. La crise dans le Golfe ruine pour des années l’image de ces deux gouvernants et de leurs pays. Le nationalisme qu’ils ont réussi à susciter dans leurs pays ne pourra durer indéfiniment.

Ils sont attendus, au tournant de l’histoire du monde arabe et probablement à une évolution sensible de l’islam sunnite.

Pour Tamim al Thani, l’échéance de la Coupe 2022 pèsera dans ses décisions, la situation actuelle ne doit pas durer. Il doit prendre l’initiative mais en étant certain que MBS fera lui aussi les concessions nécessaires. Ironie du sort, il compte sur Trump le pyromane et ses conseillers pour s’assurer que MBS soit présent au rendez-vous.

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